Par Jean-Paul Brouchon
Deuxième étape pyrénéenne et toujours pas d’effritement du bloc Astana. Malgré la présence de trois cols, dont deux de première catégorie, Envalira et Agnès, la formation Astana n’a pas plié. Cadel Evans, dans Envalira, de même que Andy Schleck dans le col d’Agnès, ont bien tenté de secouer le peloton des favoris, mais sans succès. Il faudra donc des difficultés plus importantes pour faire exploser ce bloc des favoris. Déjà, on pense à la dernière semaine de course dans les Alpes pour que la course se décante.
Dans cette conjoncture, les échappés de la première heure franchissent les premiers la ligne d’arrivée de Saint-Girons avec tout d’abord l’Espagnol Luis-Leon Sanchez (Caisse d'Epargne) devant le Français Sandy Casar (Française des Jeux), qui bien malgré lui, obtient sa cinquième place de deuxième dans le Tour.
Rinaldo Nocentini conserve le maillot jaune grâce à son équipier Stéphane Goubert, qui avec à propos dans le dernier col, a su le protéger, lui imposer un rythme ou les à-coups étaient absents, lui permettant ainsi de refaire dans la descente le peu de temps perdu dans la montée.
Et les français ? Comme hier, ils ont été présents et bien présents. C’est tout d’abord Christophe Kern qui endosse le maillot des grimpeurs. Kern, deuxième à Andorre-Arcalis, possède de solides qualités de récupération. Dans Envalira, il obtient les points nécessaires pour ravir la première place de ce classement particulier au vainqueur de l’étape d’hier, Brice Feillu.
Et ce n’est pas fini. Dans les dix premiers de l’étape, il y a cinq coureurs nationaux. Outre Casar, 2ème, Christophe Riblon se classe 6ème, Sébastien Minard 8ème, Jéremy Roy 9ème et Thomas Voeckler 10ème. On peut même ajouter Sylvain Chavanel 12ème.
Les coureurs français, dans un contexte relevé, font donc bonne figure. Dommage que dans les grandes courses internationales ils n’aient pas le même rayonnement. Cette année ils osent se propulser à l’avant de la course. Ils osent soutenir la comparaison avec ceux qui les dominaient il n’y a pas si longtemps. Est-ce l’effet d’un contrôle médical renforcé et identique pour tous ? Est-ce l’effet de la disparition momentanée des charlatans du cyclisme ? Sans aucun doute. Bien qu’il soit difficile de l’affirmer avec certitude, tout le monde semble cette année avoir le même « ravitaillement ».
Il n’en reste pas moins que l’étape du jour laisse tout de même un arrière goût d’inachevé. Les questions se posent jour après jour sans donner de vrais éléments de réponse. Qui est le véritable patron chez Astana ? Quand la véritable offensive se produira-t-elle ? Les candidats à la victoire finale vont-ils encore longtemps escalader les cols sans se départager ou en portant des offensives vite réprimées par le bloc Astana ?
Il ne reste plus qu’une seule étape dans le massif pyrénéen, celle qui va conduire la caravane, de Saint-Gaudens à Tarbes. Deux cols sont au programme ; Aspin et Le Tourmalet, deux cols de première catégorie. Le Tourmalet est de loin le plus difficile avec ses 17 kilomètres de montée à une moyenne de 7,4 %. Voila un vrai terrain propice à l’offensive. Et si d’aventure, les candidats à la victoire finale continuent leur procession dans la montagne, pourquoi ne pas envisager une nouvelle victoire française ? C’est l’espoir que je formule.
Jean-Paul
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