Par Jean-Paul Brouchon
Pour 22/100, un rien, à peine un mètre, Lance Armstrong n’endosse pas le maillot jaune à Montpellier, au terme de l’étape du contre la montre par équipes. Le suisse Fabien Cancellara est donc toujours premier du classement général.
Sur un parcours exigeant, tracé d’abord en ville, puis sur des routes sinueuses balayées par un vent défavorable et enfin sur de longues lignes droites, la formation Astana de Lance Armstrong s’est montré la meilleure, la plus efficace.
La surprise est grande car cette formation n’avait jamais encore participé avec l’effectif du Tour à une telle épreuve qui réclame une cohésion parfaite et une grande homogénéité. Mais Armstrong et ses compères sont des coureurs qui possèdent sur le bout des doigts leur métier de coureur ...
Ils savent dans ce genre d’exercice prendre les relais au moment opportun. Ils savent se protéger du vent. Ils savent déjouer les embûches de la route. Résultat : les Astana prennent le meilleur sur des formations dont la course contre la montre par équipes est la marque de fabrique telles Garmin ou Columbia.
D’entrée, les hommes d’Astana ont trouvé la cohésion nécessaire, oubliant ainsi la mésaventure de la veille. Contador et Armstrong ont roulé ensemble avec rapidité et efficacité pour le succès de l’équipe. Au cours de cette étape, les dissensions se sont tues, les rancoeurs ont été mises de côté. Armstrong voulait remporter cette étape et au besoin ravir le maillot jaune à son titulaire. Ils ont remporté l’étape et pour 22/100 l’américain doit s’avouer vaincu.
Retrouvera-t-il dans la suite du Tour une occasion de se propulser en tête de l’épreuve ? Rien n’est moins sûr. Armstrong a certes de beaux restes. Il s’est en partie grandement bonifié depuis le Tour d’Italie, a dû travailler comme un fou à l’entraînement dans le Colorado, à Aspen. Mais sur le circuit de Montpellier, seules les qualités de rouleur étaient réclamées. Dans quelques jours, la course sera au pied du massif pyrénéen et là, la musique sera tout autre puisqu’il faudra en particulier négocier la difficile montée d’Andorre-Arcalis. On saura alors si l’Armstrong 2009 est redevenu l’Armstrong qui dominait les Tours qu’il écrasait de sa supériorité.
Il n’en reste pas moins que, pour l’heure, le Tour est entre les mains de la formation Astana avec cinq coureurs dans les sept premiers du classement général (Armstrong 2ème, Contador troisième, Klöden quatrième, Leipheimer cinquième et Zubeldia septième) tandis que des candidats à la victoire finale sont éloignés. Andy Schleck est à près de deux minutes, Carlos Sastre à près de trois minutes de même que Cadel Evans.
En construisant le parcours du Tour pour qu’il soit tous les jours digne d’intérêt, Christian Prudhomme ne pensait pas être si bien récompensé de ses efforts. Deux hommes dans la même seconde en tête du classement général, séparés seulement de 22/100 , c’est du jamais vu dans l’histoire du Tour depuis l’apparition des moyens modernes de chronométrage.
Jean-Paul
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