Hormis Mark Cavendish, qui a remporté une deuxième victoire au sprint, un autre homme s'est distingué : le Français Sébastien Turgot (notre photo) qui s'est classé à la sixième place.
Mark Cavendish a retrouvé sa vélocité. Les larmes de Montargis ont été remplacées par un joli sourire à Gueugnon après sa deuxième victoire d’étape consécutive. Enfin le voici redevenu le gagneur, celui qui avec l’aide totale de son équipe sait effectuer des sprints limpides, sans accrocs, sans faire tomber les autres comme au Tour de Suisse. C’est un revirement total dans l’attitude du britannique. Heureux revirement pour lui mais pas pour ses adversaires qui n’ont pas trouvé depuis deux jours la clé pour être plus rapide que lui.
Un français est à mettre en évidence ce soir : Sébastien Turgot. (BBox Bouygues Telecom) Il n’est pas né sprinter. C’est son premier Tour de France. Jamais encore il n’a disputé des sprints avec des adversaires d’un tel calibre. Pour la troisième fois, après Montargis et Reims, il se classe à la sixième place. Sixième, ce n’est pas premier, j’en conviens, mais au départ de ce Tour il n’y avait pas de vrais sprinters français (Saur-Sojasun, l’équipe de Casper n’a pas été sélectionnée). Alors, en découvrir un qui tend à devenir un spécialiste de ce genre d’exercice voici de quoi ne pas bouder notre plaisir. Turgot, qui a obtenu des titres sur piste, n’a pas encore toutes les ficelles du métier dans ses bagages, mais celles-ci viennent jour après jour. Son équipe se bat pour lui et c’est Thomas Voeckler, le champion de France lui-même, qui a la lourde charge de le mener dans les derniers kilomètres au plus près de la tête de la course. Nul doute qu’après la montagne, Turgot sera mieux à même d’exploiter ses nouvelles capacités. Il a une chance de devenir membre de l’équipe de France pour l’australien championnat du monde compte tenu de son parcours à un routier-sprinter.
Turgot, comme Perget et Champion, sur la route de Gueugnon se sont illustrés. Ils disputent leur premier Tour. Ils n’ont pas froid aux yeux. Ils ne sont pas aux toutes premières loges dans les classements, mais dans la conjoncture actuelle du cyclisme français, c’est une satisfaction à condition de rester humble.
L’étape du jour, une fois de plus, a livré un scénario connu. Des échappés dès le départ donné, un peloton qui laisse faire, puis entreprend de refaire le terrain perdu afin de permettre aux sprinters de s’expliquer en fin d’étape. Ce n’est pas qu’on se lasse d’un tel scénario mais trois jours de suite, ça fait beaucoup. Heureusement, l’étape suivante aborde le massif jurassien avec une arrivée à la station des Rousses. Ce n’est sûrement pas sur ce terrain que les candidats à la victoire finale vont sortir les couteaux, mais il en est un qui va devoir s’y employer. C’est Jérôme Pineau. (Quick Step). Le Nantais porte le maillot de meilleur grimpeur depuis l’étape de Spa et il va devoir se battre pour conserver cet emblème.
La traversée du Jura dans le Tour n’est pas une nouveauté (le premier col, celui du Cerdon, y fut franchi en 1907), mais les étapes dans les massifs intermédiaires ont toujours été des étapes nerveuses.
C’est un merveilleux hors d’œuvre avant la montée vers Morzine-Avoriaz dans quarante huit heures.
Jean-Paul
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