A quelques semaines du départ de Paris-Nice, notre chroniqueur dresse un état des lieux et des coureurs sur la ligne de départ de la saison.
Voilà déjà un mois que la saison 2014 est partie ! Plus question de souffler, ni de remettre à plus tard la mise en action. Désormais les épreuves s’enchaînent à l’autre bout du monde alors que les JO d’hiver de Sochi captent l’attention. Toutes les activités sportives se chevauchent, s’entrechoquent, se concurrencent sans plus respecter ni les saisons, ni les repères et points de passage traditionnels. Et sans que plus personne ne s’en offusque.
On a aussi revu Cadel Evans dans une forme avancée au Tour Down Under. La preuve que le vétéran australien (37 ans) a encore des ambitions au niveau du Tour d’Italie où il retrouvera notamment sur sa route le talentueux et ambitieux Colombien Nairo Quintana (2ème du Tour de France 2013, à 22 ans). Un choc de générations. Evans en veut encore, mais il laissera cette fois son coéquipier américain Van Garderen (photo) tenir la vedette au Tour de France à la tête de l’équipe BMC qui a « récupéré » l’Espagnol Samuel Sanchez, laissé sur le carreau par la disparition d’Euskadi-Euskaltel.
Après deux saisons de domination des Sky, Wiggins d’abord, puis Froome l’an passé, que nous réserve le Tour de France ? Un Tour qui s’élancera de Leeds (Angleterre), sans prologue et avec un seul chrono de 54 kilomètres, mais avec des pavés et cinq arrivées en altitude. De quoi offrir un terrain de prédilection aux grimpeurs et à l’Italien Nibali qui en fait son objectif principal. Mais aussi aux revenants Andy et Frank Schleck ainsi qu’aux Contador, Valverde, Rodriguez, Navarro, Kwiatkowki, Betancour, voire Rolland, Bardet, Pinot et l’espoir Warren Barguil dont on se réjouit de découvrir les possibilités à ce niveau-là.
Au passage, qu’attendre du nouveau champion du monde Rui Costa sous le maillot de la Lampre, lequel a déjà gagné le Tour de Romandie et deux éditions du Tour de Suisse et a été très en vue ces dernières saisons sur les routes de l’Hexagone ? Autant de questions qui éclipsent pour l’heure les réussites précoces des Boonen, Greipel, Kittel, Coquard, Bouhanni, Démare et Degenkolb sur des courses de préparation qui roulent toutefois dans l’indifférence générale par rapport au public de juillet !
Quant à Sagan, il attend son heure, celle des Classiques (Paris-Roubaix, Tour des Flandres) après avoir été sollicité pour étoffer l’effectif de la nouvelle équipe qui devrait naître en 2015 de la volonté du surprenant Fernando Alonso, le célèbre pilote de F.1 ! Comme quoi le cyclisme élargit son horizon et fait encore rêver, mais seulement ceux qui en ont les moyens… Ainsi le patron de la jeune équipe suisse IAM Cycling qui, pour sa deuxième année d’existence, a obtenu son sésame pour le Tour de France en accueillant, outre l’espoir helvétique Mathias Frank, l’expérimenté Sylvain Chavanel, désormais remotivé comme un junior à 34 ans !
Reste Fabian Cancellara qui a, dit-on, le record du monde de l’heure dans le viseur. Mais il lui faudra une préparation spéciale et l’aventure ne peut avoir lieu qu’un deuxième partie de saison après ses traditionnels rendez-vous avec les pavés de Roubaix et des flandriennes. D’ici là, place à Paris-Nice, Tirreno-Adriatico et aussi Milan-San Remo où le puissant Suisse peut aussi espérer tenir les sprinters en échec à la faveur d’un nouveau final qui n’est pas forcément pour lui déplaire.
Bertrand Duboux
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