Contador déchu, Sevilla devant le TAS, Offredo suspendu un an, Longo éclaboussée : décidément le cyclisme est toujours prisonnier de ses démons. Il n’y a que Lance Armstrong qui peut se friser les moustaches. L’enquête contre lui a été abandonnée : blanchi par la justice américaine, faute de preuves suffisantes. Il a gagné sept Tours de France et les dizaines de millions qui vont avec et doit bien se marrer des tracas infligés à la génération actuelle. Tous ses principaux rivaux de l’époque ont été condamnés ou ont disparu, au propre comme au figuré, après avoir connu l’opprobre : Pantani, Ullrich, Zulle, Beloki, Virenque, Mayo, Gonzalez de Galdeano, Rumsas, Botero, Mancebo, Basso. Ceux qui lui ont succédé aussi : Vinokourov, Rasmussen, Hamilton, Landis, Ricco, Di Luca, Scarponi, Valverde, etc. Il n’y a guère qu’Indurain, Rominger, Olano et Jalabert qui sortent indemnes d’une carrière où certains d’entre eux ont tout de même eu chaud aux oreilles, si l’on peut dire. Sans oublier Tiernan-Locke, venu de nulle part pour gagner coup sur coup le Tour Méditerrannéen et le Tour du Haut-Var.
Et pendant ce temps-là, Nadal le tennisman hurle au complot et se répand dans la presse parce qu’il a du subir un contrôle inopiné ! On n’en finira jamais de polémiquer à propos d’une justice sportive à deux vitesses. Surtout celle qui concerne les contrôles antidopage. Pourquoi les tennismen, les footballeurs ne donnent-ils toujours pas leur sang ? Pourquoi le cyclisme est-il toujours sur la sellette, contraint par le système Adam ? Et surtout pourquoi Armstrong a-t-il pu s’en sortir sans dommages ?
Car personne n’est dupe au sujet du Texan et de ses performances d’extra-terrestre entre 1999 et 2005. Malgré plusieurs « casseroles » qui en auraient fait tomber d’autres que lui, malgré un dossier étayé de L’Equipe et les témoignages accablants de ses anciens équipiers sur ses prises d’EPO, il n’a pu être confondu officiellement. Trop fort, trop riche, trop bien protégé par certains « haut placés » et un entourage médical très professionnel. A moins que sa grande chance ait été surtout d’avoir fait carrière avant le « passeport biologique » imposé par l’UCI qui ne laisse que peu de place à l’improvisation désormais et menace, comme une épée de Damoclès, tous ceux qui croient encore au miracle et à l’impunité. Il était temps.
Bertrand Duboux
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