Le Pro Tour qui n’a pas donné satisfaction a vécu. Il fait place à l’UCI World Tour. De nouvelles réglementations en découlent qui laissent envisager des journées difficiles pour toutes les équipes françaises sauf une, AG2R La Mondiale qui, in extremis, a obtenu sa licence Première Division.
Toutes les autres : Française des Jeux, Cofidis, Bretagne Schüller, Europcar, et Saur-Sojasun sont reléguées en division inférieure. La sélection s’est faite sur les critères suivants : sportif, administratif, financier et éthique. Pour le critère sportif ont été comptabilisés les points obtenus ces deux dernières saisons par les quinze meilleurs de chaque formation quelle que soit leur appartenance. C’est ainsi que la nouvelle formation luxembourgeoise des frères Schleck - dont on ignore toujours le nom (au passage, quelle belle opération publicitaire) mais répertoriée sous le vocable Luxembourg Pro Cycling Project - est désormais la première équipe mondiale sur le critère sportif.
18 équipes ont le label Première Division :
Luxembourg : Luxembourg Pro Cycling Project (1ère)
Hollande : Rabobank (27ème) et Vacansoleil (12ème)
USA : Garmin-Cervelo (3ème), HTC-Highroad (4ème) et RadioShack (11ème)
Belgique : Omega-Pharma-Lotto (5ème) et Quick Step (18ème)
Italie : Lampre-ISD (6ème) et Liquigas-Cannondale (9ème)
Russie : Katusha (7ème)
Grande-Bretagne : Sky (8ème)
Danemark : Saxo Bank-Sungard (10ème)
Kazakhstan : Astana (13ème)
Espagne : Movistar (14ème) et Euskaltel-Euskadi (16ème)
Suisse : BMC (15ème)
France : AG2R La Mondiale (20ème)
Toutes ces équipes ont le viatique nécessaire et suffisant pour participer à toutes les épreuves du World Tour.
Les règles sont maintenant définies. Elles illustrent ce que l’on sait déjà depuis longtemps. Il n’y a pas en France de coureurs de grande valeur capables de remporter une grande classique internationale et encore moins un tour national. Certes, certains coureurs français se sont illustrés dans le récent Tour de France ou dans les deux autres tours nationaux mais c’est insuffisant. Avec ce nouveau calendrier du World Tour, la priorité est donnée aux meilleurs. Pour redresser la barre, le cyclisme français dans une conjoncture économique difficile doit changer de stratégie. La tâche est ardue car les budgets des formations françaises ne sont pas extensibles et les meilleurs coureurs étrangers ne sont plus dans des équipes françaises. De plus, la législation française est sévère et toutes les équipes ne sont pas logées à la même enseigne. Marc Madiot, le "patron" de FDJ, par exemple, a l’habitude dire avec juste raison que « Ce qui coûte 100 Euros en France ne coûte que 60 voire même 50 dans bien d’autres pays étrangers ».
Le début de la prochaine saison sera pour les équipes françaises de deuxième division celui du couperet car la participation au Tour sera en jeu à chaque course. Avec ces nouvelles règles, en effet, toutes les formations de première division étant admises au départ, il ne reste plus, alors, que quatre places disponibles dont sans doute trois pour des équipes françaises. Dans cette conjoncture, les autres formations françaises auront bien du mal au moment de la sélection à exister face à Géox ( Sastre, Menchov...)
Autre perspective tout aussi alarmante : Il va falloir s’y faire mais il n’y aura peut-être pas dix coureurs français au départ de Milan-San Remo, la première classique de la saison. Idem au Tour des Flandres. Quant au Giro et à la Vuelta, mieux vaut ne pas y penser pour le moment pour ne pas constater une fois de plus la lente dégringolade du cyclisme professionnel national.
Et si fin avril, un grand leader ne se dégage pas dans le peloton national il n’y aura pas de grandes solutions pour exister au plus haut niveau si ce n’est d’ouvrir le tiroir-caisse pour faire venir un ou plusieurs mercenaires.
Jean-Paul
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