Le 68ème Paris-Nice - qui s'élance de Montfort l'Amaury dans les Yvelines le dimanche 7 mars - comprendra huit étapes pour une distance de 1288 kilomètres. La course devrait surtout sourire aux Espagnols. Le Français Sylvain Chavanel fait figure d'outsider.
Paris-Nice est née en 1933 à l’initiative d’Albert Lejeune, directeur de deux journaux, Le Petit Journal et Le Petit Niçois dont il voulait établir un lien par un événement sportif. L’épreuve fut organisée de 1933 à 1937, s’interrompit en raison de la seconde Guerre mondiale de 1938 à 1945, reprit en 1946, puis disparu du calendrier. Elle renaît en 1951 à la demande du maire de Nice, Jean Medecin, qui souhaitait promouvoir la Côte d’Azur au printemps et offrir aux coureurs un terrain d’entraînement agréable entre la saison sur piste qui se terminait et les grandes classiques à venir.
Considérée donc à l’origine comme une épreuve de transition voire d’entraînement, Paris-Nice est devenue au fil du temps une grande course convoitée par les meilleurs coureurs. La liste des vainqueurs est éloquente : René Vietto, Roger Lapébie, Louison Bobet, Jean Bobat, Fred De Bruyne (deux fois), Jacques Anquetil (cinq fois), Eddy Merckx (trois fois), Raymond Poulidor (deux fois), Joop Zoetemelk (deux fois), Sean Kelly (sept fois), Miguel Indurain (deux fois), Tony Rominger (deux fois), Laurent Jalabert (trois fois) et Alberto Contador.
Traditionnellement, la course emprunte le couloir rhodanien avec une arrivée sur les hauteurs du Col d’Eze mais depuis quelques années cet itinéraire a été abandonné pour sillonner l’Auvergne et le Cantal avant de rejoindre Nice. Il y eut même des incursions en Corse et une utilisation du Petit Ventoux (jusqu’au Chalet Reynard).
Cette année, le parcours proposé sillonne d’abord la plaine de la Beauce puis le département de la Vienne avant de rejoindre le Cantal, les routes escarpées du département du Var et une dernière étape solide avec trois cols surplombant la ville de Nice (Col de la Porte, La Turbie et le Col d’Eze) et l’arrivée sur la Promenade des Anglais.
Cette année, les coureurs espagnols avec Contador, Sanchez et Valverde sont les favoris. On leur oppose l’italien Cunego qui semble avoir fait son deuil des grands Tours, l’Irlandais Nicolas Roche (fils de l’ancien vainqueur Stephen Roche), le Russe Petrov, le Tchèque Kreuziger, le Hollandais Posthuma, l’Allemand Voigt et son compatriote Tony Martin, l’Américain Leipheimer et l’Australien Gerrans.
Côté français, les espoirs reposent sur Sylvain Chavanel, leader de la formation Quick Step et qui a fait de cette épreuve l’un de ses objectifs de la saison. Quand aux autres coureurs nationaux, une victoire d’étape les comblera de bonheur. Mais attention, la course est organisée par ASO et dans quelques semaines interviendra la sélection définitive pour le Tour de France. Parmi les équipes présentes sur la ligne de départ de Montfort l’Amaury trois d'entre elles sollicitent une participation au Tour : Saur-Sojasun, Skil et Vacansoleil. C’est donc pour elles l’occasion de marquer les esprits des organisateurs.
Jean-Paul
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