Alberto Contador doit aimer les situations difficiles. En 2007, il
remporte Paris-Nice après une lutte de tous les instants avec Rebellin et
finalement ne s’impose que de 26 secondes. L’année suivante, en 2008, il ne s’impose
au Giro devant Ricco qu’après un long et difficile duel. Il ne remporte cette
année Paris-Nice qu’avec seulement 11 et 25 secondes d’avance sur ses
compatriotes Alejandro Valverde et Lui-Léon Sanchez. Déjà l’an dernier pour
obtenir la victoire dans le Tour de France il avait du non seulement vaincre
une situation rendue difficile par la présence au sein de sa formation de Lance
Armstrong mais encore se défaire de l’étau placé autour de lui par les frères
Schleck.
Dans ce Paris-Nice, Alberto Contador a connu un début de course difficile. 4° du prologue disputé par un froid particulièrement glacial, il limite de justesse la casse lors d’une bordure lors de la première étape démontrant ainsi que le vent fait partie de ses ennemis les plus efficaces, échappe de peu à la catastrophe lors d’une chute le lendemain ...
Il ne se retrouve véritablement
lui-même qu’à Mende ou il s’impose sans paraître puiser au plus profond de ses
possibilités. Il gère ensuite son avance au classement général avec l’assurance
d’un vieux briscard malgré l’étau placé par l’équipe de la Caisse d’Epargne
avec ses deux chefs de file Alejandro Valverde ( 2° du classement final ) et
Luis-Léon Sanchez ( 3° du classement final ). Il sera toujours temps au cours
des discussions des soirées d’étapes de s’interroger sur la tactique adoptée
par les dirigeants de cette formation. Fallait-t-il jouer sur les deux tableaux
comme ils l’ont fait ou au contraire sacrifier l’un des deux coureurs ?
Bien difficile de répondre. D’un côté, deux places sur le podium sont assurées
et de l’autre quel directeur sportif peut demander à Valverde ou à Sanchez de
se sacrifier pour son équipier et néanmoins rival ?
Mais l’essentiel n’est pas là. L’essentiel est que Contador a du en
grande partie se débrouiller seul. Son équipe Astana n’a pas été particulièrement
efficace à ses côtés. Contador n’a pas trouvé les appuis indispensables lors de
la bordure de Contres, il est revenu seul dans le peloton après sa chute. Au
pied la montée Laurent Jalabert de Mende, il n’avait plus un seul équipier avec
lui. Et dans la dernière étape, dans l’ultime ascension du Col d’Eze avant la
plongée sur Nice il a du s’employer, absolument seul, pour contenir Valverde,
L.L.Sanchez et Rodriguez venu lui aussi se mêler au débat final.
Certes Alberto Contador, après l’arrivée a fait remarquer que plus il
vieillissait, plus sa maturité grandissait et que cette maturité s’accompagnait
de nouvelles victoires. C’est vrai. Contador a fait preuve de beaucoup de
maturité pour remporter ce Paris-Nice mais dans le Tour de France, la formation
Radioshack ne lui pardonnera rien. Armstrong et les siens sauront exploiter à
leur profit le moindre incident, le moindre millionième de seconde d’inattention
de l’espagnol.
Il est donc temps maintenant pour Astana de resserrer les rangs et
surtout de hausser le niveau d’ensemble de cette formation. On sait que
Contador sera libre de tout contrat à la fin de la saison, qu’une banque
espagnole fait étudier une étude de faisabilité pour tenter de regrouper les
meilleurs coureurs espagnols dont Contador sous le même maillot. C’est donc à
Contador de se montrer le patron de l’équipe et d’imposer à ses co-équipiers
une attitude plus en adéquation avec ses volontés.
Quatre équipiers seulement de l’espagnol ont terminé l’épreuve avec des
classements plus que modestes ( Fofonov 32°, Navarro 43°, Grivko 46° et Pereiro
Sio 96°. C’est notoirement insuffisant.
Et les coureurs français ?
Le bilan est bon sans plus. Il y a deux victoires d’étapes avec William
Bonnet et Amaël Moinard, le maillot des grimpeurs avec Amaël Moinard et deux
coureurs nationaux dans les dix premiers du classement général. Jean-Christophe
Péraud, néo-pro de 30 ans est 9° et Jérôme Coppel, 24 ans 2° année pro est 10°.
Sans une chute dans la descente du Col d’Eze, Christiphe Le Mevel aurait du
obtenir un bien meilleur classement que le sien et sans doute terminer dans les
dix premiers du général. Sans un gros incident technique, Thomas Voeckler
pouvait lui espérer un bien meilleur classement. On a souvent vu des coureurs
français participer aux différentes échappées mais on les a rarement vu lorsque
la victoire finale s’est jouée.
Enfin,
seules à mon avis, les équipes Cervelo et Saur-Sojasun ont montré parmi
les formations candidates à une wild-card qu’elles méritaient d’avoir leur
place dans le prochain Tour de France.
Jean-Paul
Assurément, son équipe n'apparait pas dominatrice. C'était prévisible dès le recrutement hivernal. Mais au TDF il aura vraisemblablement à ses côtés Vinokourov et Kloden, ce qui en changera un peu l'ossature, et apportera des expériences.
Mais quand même, quelle maîtrise de la part d'AC; il n'a jamais paniqué sur ce Paris-Nice. Il a encore gagné en maturité et semble comme au sommet de son art. Sauf pépin sur le TDF, notamment sur les pavés, il faudra être fort pour le battre, me semble-t-il.
Rédigé par : BH78 | 14 mars 2010 à 23:23
Kloden est avec Armstrong pour le Tour de France. Tout ce que je crains c'est une embuscade dans le Nord de la France contre son équipe . A tel point ,et ceci doit être rare ,que les organisateurs du Tour de France ont décidé de flêcher les 60 kilométres de l'étape des pavés du Tour et cela au lendemain de Paris-Roubaix.
Donc à mon avis il y aura beaucoup d'équipes sur la zône au mois de mai et juin et peut-être que Contador devrait repérer moins de cols mais aller sur les pavés ,sinon...
Pierre
Rédigé par : Ulm Pierre | 16 mars 2010 à 09:31