La mise en scène du retour de Vinokourov

Suspendu pendant deux ans par l’Union Cycliste Internationale pour avoir procédé sur son corps à des transfusions homologues ce qu’il a toujours nié malgré une contre-expertise positive, Alexandre Vinokourov peut désormais revenir dans les pelotons.

Vinokourov qui a disposé  de deux années pleines pour réfléchir à ce retour n’a pas beaucoup fait travailler ses méninges durant ce temps car à quelques jours du départ du Tour de l’Ain auquel il est sensé participer, il se retrouve sans équipe et sans licence (il ne figure pas sur la liste des coureurs Astana admis à participer à l’épreuve)..

Astana, la formation qu’il a mise sur pied après l’arrestation de Manolo Saïz,  grâce à ses amitiés avec les dirigeants du Kazakhstan est maintenant dirigée jusqu’à la fin de la saison par Johan Bruyneel. Ce dernier ne veut pas entendre parler de Vinokourov et refuse de l’incorporer dans l’équipe Astana. De plus, résident monégasque, Vinokourov, bien que d’ethnie russe et de nationalité kazakh, doit avoir une licence délivrée par la Fédération monégasque. Ce qui n’est pas encore le cas ...

Depuis l’arrêt de sa suspension, Vinokourov a couru une seule fois, au critérium de Castillon-la-Bataille ( 7° de la course remportée par Pierrick Fedrigo ) . Il s’y est présenté avec un maillot floqué aux couleurs de son pays avec devant et derrière un portrait de lui. Après tout on n’est jamais si bien servi que par soi-même mais en l’occurrence c’était oublier un passé sulfureux, une obligation de quitter le Tour de France par la plus petite porte possible après des dizaines et des dizaines de mensonges lors des différentes conférences de presse et interviewes. Ce n’est pas parce que la faute a été expiée qu’il faut l’orchestrer et considérer son retour comme un dû. Un peu d’humilité aurait été beaucoup plus bienvenu.

L’avenir cycliste de Vinokourov étant pour le moment en pointillé, l’ancien coureur tente actuellement de sauver les meubles de la maison Astana. Bruyneel part avec beaucoup de coureurs. Contador a déjà annoncé qu’il veut lui aussi partir. Vinokourov tente de faire revenir Contador sur sa décision car il entend disputer le Tour l’an prochain en qualité de capitaine de route de l’espagnol. Pourquoi pas après tout. Si la télévision française met autant d’ardeur à montrer le tandem Vinokourov-Contador qu’elle en a mis à montrer Armstrong durant le dernier Tour c’est assurément une bonne opération médiatique pour celui qui a bafoué l’éthique du Tour. 

Jean-Paul