Deux cols aujourd’hui au programme : le Grand et le Petit Saint-Bernard. Dans le premier, l’italien Franco Pelizotti assure le train pour consolider son maillot blanc à pois rouges de meilleur grimpeur. Dans le suivant, les Saxo Bank mènent la danse et haussent le ton. L’attaque d’Andy Schleck ne saurait tarder. Elle se produit à sept kilomètres du sommet. Une attaque franche, incisive. Seuls le suivent : son frère Frank, Contador, Wiggins, Nibali et Klöden. Armstrong n’est pas là. Il régresse au fil de la pente. Devant, Klöden n’apporte aucun soutien à son chef de file, Contador. Il se contente d’une position de serre-file dans ce groupe. Derrière, Amstrong réagit. On le voit se dresser sur ses pédales, avec Kirchen dans la roue, mais pas pour longtemps. Armstrong retrouve tout d’un coup ses jambes d’antan, lui que l’on croyait redescendu sur terre. Il reste certes un point de mire pour Luis-Léon Sanchez et pour Vandevelde mais l’homme est orgueilleux. Bouche ouverte, il tourne les jambes comme jadis du temps de sa splendeur ...
Devant, les échappés de la matinée poursuivent leur route avec plus ou moins de bonheur. Astarloza, l’espagnol remporte cette difficile étape. C’est sa première victoire sur le Tour pour sept participations. C’est aussi la première victoire d’étape de sa formation, Euskaltel la basque, depuis cinq ans.
Les coureurs français prennent les places d’honneur. Casar est deuxième (c’est sa sixième place de deuxième dans le Tour), Fedrigo est troisième, Moinard sixième, Goubert huitième et Christophe Moreau remporte le sprint du groupe principal à la neuvième place. Tony Martin et Cadel Evans ont sombré. Le classement général est inchangé pour les cinq premiers.
Mais la menace Bradley Wiggins se précise. Ce coureur britannique surprend de plus en plus. Spécialiste de la poursuite (trois médailles d’or dans cette discipline aux Jeux Olympiques, sept fois champion du monde toujours dans cette discipline individuellement ou par équipes), cet ancien pensionnaire des formations françaises Française des Jeux, Crédit Agricole et Cofidis surprend. Il accompagne les meilleurs en haute montagne. Certes, on l’avait vu à son avantage lors du Tour d’Italie dès que la route prenait de la hauteur. On a appris à son sujet qu’il avait perdu volontairement plus de six kilos durant l’hiver pour affiner son corps. Le résultat est probant. Le voici maintenant troisième du classement général à seulement 1'46 de Contador. S’il se maintient encore demain lors de la difficile étape Bourg-Saint-Maurice-Le Grand Bornand (cinq cols au programme), il deviendra pour le porteur du maillot jaune un rude adversaire lors du contre la montre la montre d’Annecy à moins qu’Armstrong très impressionnant aujourd’hui ne mette toute le monde d’accord. Mais c’est bien connu, demain sera un autre jour, surtout pour Andy Schleck qui doit désormais courir sans l’apport du très solide Jens Voigt, contraint à l'abandon, à la suite d’une chute spectaculaire dans la descente du Petit-Saint-Bernard.
Jean-Paul Brouchon
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