Par Jean-Paul Brouchon
Disons-le tout net : il n’y aura pas de vainqueur français du Tour 2009. Pas un, actuellement, n’a les capacités d’un Bernard Hinault, dernier vainqueur français du Tour. C’était en 1985, il y a 24 ans, presque un quart de siècle. Alors que reste-t-il aux coureurs nationaux ? Les accessits, bien sûr.
Mais pas le maillot vert. Le britannique Mark Cavendish est bien trop fort dans les sprints et son équipe (Colombia) sait, comme à l’école de cyclisme, aborder la phase finale d’une étape se terminant par un sprint massif.
Le maillot blanc. Pourquoi pas ? ...
Il y a des jeunes coureurs français qui vont découvrir le Tour. Peut-être y-a-t-il parmi eux la perle rare qui sera capable de résister aux efforts demandés par une course de trois semaines. Mais n’y comptons pas trop. Attendons la (bonne) surprise.
Le maillot à pois. C’est sans doute dans ce domaine que les coureurs nationaux ont une chance de s’illustrer. Il y a au départ trois candidats au port de ce maillot distinctif : David Moncoutié (Cofidis), Sylvain Chavanel (Quick Step) et Pierrick Fedrigo (Bouygues Telecom), le meilleur grimpeur du récent Dauphiné Libéré. Mais il faut pour cela bien étudier le règlement de ce classement particulier. Ce maillot ne se gagne pas uniquement en haute montagne. Les exemples de Lucien Van Impe et de Richard Virenque, et même de Laurent Jalabert, sont là pour le prouver. Ces coureurs allaient glaner des points dans les cols ou côtes de deuxième, voire de troisième catégorie. Ce qui veut dire qu’ils étaient présents chaque fois que la route prenait de la hauteur et bien souvent ils se mettaient à l’abri des adversaires en participant à une longue échappée et en récupérant le maximum de points au cours de cette échappée.
Il reste maintenant les victoires d’étapes. Les candidats français sont nombreux car ils ne jouent pas le classement général. Tout dépendra de la configuration de la course, des offensives des candidats à la victoire finale. Cherchera-t-on par exemple à isoler Contador (Astana) du reste de son équipe dès le début du Tour ? Quelle sera l’attitude d’Andy Schleck (Team Saxo Bank) dans les Pyrénées ? Carlos Sastre (Team Cervelo) va-t-il tout miser sur une seule étape comme il le fit l’an dernier ? Cadel Evans (Silence Lotto) va-t-il devenir un attaquant ? Autant de questions pour le moment sans réponse mais qui domineront le déroulement de ce Tour bien séduisant.
Enfin pour la première fois depuis dix ans, il n’y aura pas de maillot tricolore au départ du Tour. Le champion de France du contre la montre, Jean-Christophe Peraud axe maintenant sa saison sur les Championnats du monde de VTT et le champion sur route, Dimitri Champion, étant dans une équipe continentale (Bretagne-Schuller), n’est pas sélectionné pour le Tour. D’ailleurs, lorsque le Tour commencera à Monaco, Champion sera au Tour du Doubs. Déjà, il y a dix ans, Christophe Capelle avait été champion de France, mais n’avait pas participé au Tour car son équipe Big Mat n’avait pas été retenue par les organisateurs.
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