Par Jean-Paul Brouchon
Roubaix, à la fin du XIX° siècle, s’enorgueillit de son vélodrome, vers lequel converge chaque dimanche une foule de spectateurs, et de ses entreprises de filature textile. Deux filateurs, Théo Vienne et Maurice Pérez décident de donner du lustre au vélodrome dont ils sont les propriétaires. Ils décident d’organiser un Paris-Roubaix cycliste.
Victor Breyer, l’une des plumes du quotidien Vélo est chargé de la mise en œuvre de ce projet. Il part reconnaître le parcours. En voiture (une Panhard de 7 CV dont il faut vérifier le niveau d’huile tous les 50 km), de Paris à Amiens, puis après une bonne nuit de repos le reste du trajet en bicyclette. Il pleut pratiquement toute la journée. Les chemins sont gras, recouverts de boue. Crotté, transi, fatigué Breyer fait savoir par cable à Paris qu’il vaut mieux renoncer à pareille fantaisie. La course aura lieu malgré cet avis défavorable. La date choisie est le dimanche 19 avril 1896. C’est le dimanche de Pâques, d’où son nom "La Pascale".
Mais ce choix de la date irrite fort les autorités religieuses. L’évêque de Lens dans son sermon s’indigne du choix de cette date qui va contraindre les concurrents à ne pas faire leurs Pâques. Les organisateurs, dans un esprit de conciliation, indiquent alors qu’une messe sera dite dans une petite chapelle Porte Maillot à Paris, non loin du départ pour les coureurs. En fait, le départ étant donné à cinq heures du matin, les organisateurs ne prennent pas contact avec les autorités religieuses et la messe n’a jamais eu lieu. Mais l’appellation "La Pascale" est restée pour Paris-Roubaix.
Autre version beaucoup moins belle. Géo Lefevre, qui eut l’idée du Tour de France, écrivit : "Jamais une cloche ne gagnera Paris-Roubaix". D’où l’appellation de "La Pascale".
Jean-Paul Brouchon
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