Par Jean-Paul Brouchon
En 1919, dès la fin de la première guerre mondiale, la course cycliste Paris-Roubaix est à nouveau organisée. Le traité de Versailles n’a pas encore été signé et beaucoup de soldats ne sont pas encore démobilisés. Le peloton a perdu des unités. Lapize, Petit-Breton, Faber et bien d’autres sont morts au combat. Le parcours a été modifié car certaines routes sont complètement inutilisables en raison de la violence des bombardements. Eugène Christophe, « le Vieux Gaulois », part reconnaître le nouveau parcours en compagnie d’un journaliste du Petit Journal. A partir de Doullens, le paysage n’offre que désolation. Les arbres déchiquetés ressemblent vaguement à des squelettes, les chemins sont défoncés, troués, éventrés par les obus. La végétation, rare, a été remplacée par des véhicules militaires en piteux état. Les maisons des villages ne sont plus que des pans de murs .A leurs pieds des masses de gravats. Eugène Christophe s’exclame : « Ici, c’est vraiment l’Enfer du Nord ». L’expression est restée, mais elle n’a plus cours ...
Depuis maintenant plus de vingt ans, la région Nord-Pas-de-Calais entreprend tout ce qui est possible pour sauver les pavés et même les entretenir. Dans les communes traversées, les agriculteurs nettoient les sentes pour qu’elles soient belles et dignes de la course. Les communautés de communes s’organisent pour faire un état des lieux des portions pavées encore existantes et les entretenir. « L’Enfer du Nord » n’existe plus. C’est maintenant la fête lors du passage de la course cycliste. On en profite pour sortit les Géants du carnaval, pour se réunir entre amis et surtout accueillir les nombreux belges, allemands, hollandais qui viennent voir la course. Le parcours fait maintenant partie du patrimoine régional. Il est fléché dix jours avant la course et nombreux sont ceux qui viennent s’y promener en faisant bien attention de ne rien détériorer.
Jean-Paul Brouchon
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