Par Jean-Paul Brouchon
13% des coureurs présents aux classiques flandriennes et à Paris-Roubaix ont participé dimanche dernier à l'Amstel Gold Race, la seule classique hollandaise du calendrier international. Les équipes se spécialisent donc de plus en plus. Le temps n'est plus où un Eddy Merckx se permettait d'être présent d'un bout à l'autre de l'année, où un Bernard Hinault pouvait remporter l'Amstel et Liège-Bastogne-Liège.
Mercredi prochain, le 22 avril, aura lieu la Flèche Wallonne et dimanche 26 avril, Liège-Bastogne-Liège. Ce seront les deux dernières classiques de la première partie de la saison cycliste. Elles recevront sur la ligne de départ un peloton complètement renouvelé ...
Les Cavendish, Devolder, Boonen, Sylvain Chavanel, Haussler, héros des premières épreuves, ont pris le temps du repos. Pour eux, c'est la trêve avant les épreuves par étapes dans laquelle ils sont engagés, non pas avec l'espoir de les remporter, mais avec la ferme intention d'y glaner quelques succès si le tracé de la course n'est pas trop accidenté.
Le cyclisme évolue : il fabrique actuellement des spécialistes. Cependant, le fait n'est pas nouveau. Bernard Hinault et Laurent Jalabert ont été, avec Thierry Marie, les trois derniers coureurs français qui ont porté les trois maillots distinctifs des grands Tours nationaux (jaune, rose et amarillo). Hinault et Jalabert parce qu'ils étaient des coureurs complets; Thierry Marie parce que sa spécialité était le prologue. D'autres sports les ont imité : le ski, par exemple, où il y a maintenant des spécialistes de la descente, du combiné descente-slalom et du slalom.
Il n'en reste pas moins que ce sont toujours les meilleurs qui sortent du lot. Ainsi, Serguei Ivanov, le Russe du team Katusha, vainqueur dimanche dernier de l'Amstel, n'est pas un perdreau de l'année (il est né en 1975 et entame sa 14ème année professionnelle), mais c'est un excellent coureur qui obtient toujours des accessits. A son palmarès, on note cinq titres de champion de Russie, l'étape d'Aix-les-Bains du Tour de France 2001, quatre fois classé dans les dix premiers de l'Amstel avant sa victoire de dimanche et des étapes lors d'épreuves suisses, luxembourgeoises, hollandaises et italiennes.
L'Amstel, qui n'a pas la notoriété du Tour des Flandres, de Milan-San-Remo ou de Paris-Roubaix, a démontré comme les autres grandes classiques qu'il n'y a pas actuellement d'équipes capables de museler un peloton. Désormais, les meilleurs attendent les derniers moments de la course pour décocher leurs flèches. Peut-être les coureurs des "Wallonnes" sont-ils animés d'autres intentions. Il sera utile de vérifier mercredi si le Mur de Huy fait la décision comme d'habitude ou si la Côte de la Redoute, dimanche, est bien trop éloignée de l'arrivée...
Jean-Paul Brouchon
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.