Alors que s’annonce le départ du 101ème Tour de France, les spéculations vont bon train quant à savoir qui est le favori de cette édition 2014 : Froome, Contador, Nibali, Valverde, Kwiatkowski, Talansky, Van Garderen ?
Le premier est le vainqueur sortant. Il a gagné cette saison le Tour d’Oman, le Tour de Romandie puis a été grand protagoniste du Critérium du Dauphiné avant de devoir s’effacer suite à une chute. Le second, vainqueur de Tirreno-Adriatico et du Tour du Pays basque, entre autres succès, a perdu le Dauphiné au profit de l’inttendu Talensky parce que trop esseulé et sans équipier ! Mais Contador, lauréat du Tour en 2007 et 2009, puis déchu de sa victoire en 2010, semble être revenu à son meilleur niveau et il faudra compter avec lui. A condition que le milliardaire Tinkoff veuille bien lui mettre des partenaires à la hauteur de ses ambitions retrouvées, il sera assurément un adversaire coriace pour Gentleman Froome qui lui peut compter sur une garde rapprochée redoutable (Porte, G.Thomas, Eisel, Kiryenka, Nieve, Lopez, Pate).
Cette opposition par équipiers interposés devrait être la clé du succès pour l’un ou l’autre des deux favoris. Mais aussi pour Nibali qui semble bien entouré à ce niveau-là. En revanche, Froome et Contador semblent supérieurs à l’Italien qui a montré ses limites au Dauphiné et qui leur est encore inférieur contre la montre. Le rendez-vous de l’avant-dernier jour, entre Bergerac et Périgueux (54 km) devrait le confirmer. C’est à cette occasion que tombera le verdict final qui pourrait bien concerner aussi le remuant Valverde, lequel s’annonce très en forme (il a gagné le Tour de Murcie, la Flèche wallonne, a terminé 2ème de Liège-Bastogne-Liège, a conquis le titre de champion d’Espagne du chrono et a offert celui de la course en ligne à son équipier Izaguirre !).
Si Valverde apparaît plus que Nibali comme le troisième larron, Joaquim Rodriguez (3ème l’an passé), Kwiatkowski (11ème en 2013), Van Garderen (5ème en 2012), Talansky (10ème en 2013), Mollema (6ème en 2013), le champion du monde Rui Costa (lauréat du Tour de Suisse pour la troisième fois d’affilée !) sont à citer parmi les outsiders. On attend aussi une confirmation des qualités de Thibaut Pinot et de Romain Bardet qui s’affirme parmi les meilleurs au fil des épreuves, à l’image de Pierre Rolland, auteur d’un Tour d’Italie prometteur (4ème). On ne peut pas en dire autant des frères Schleck, à la traîne ces deux dernières saisons pour diverses raisons (suspension, blessures et coup de blues…) et bien mal partis pour emmener l’équipe Trek vers les sommets ! Qui s’en étonnera ?
Avec Wiggins (vainqueur en 2012), Quintana (2ème en 2013 et récent lauréat du Giro), Betancur atteint par un étrange virus après avoir dominé Paris-Nice en début de saison, et quelques autres, la liste des absents est presqu’aussi riche que celle des prétendants. Il n’est pas certain toutefois que le spectacle s’en ressente car si les protagonistes annoncés sont bien au rendez-vous, il se pourrait que les coups portés par ces derniers fussent assez nombreux et percutants pour enflammer les trois semaines à venir sur un parcours où les grimpeurs devraient être à la fête, avec six étapes de montagne et cinq arrivées en altitude. D’abord dans les Vosges et le Jura (Gerardmer, Mulhouse, La Planche des Belles Filles) puis dans les Alpes (Chamrousse, Risoul), enfin dans les Pyrénées (Bagnères-de-Luchon, Pla d’Adet et Hautacam) avec au programme le Port de Balès, le Portillon, Peyresourde, le col d’Azet et le Tourmalet.
Après trois jours à travers la campagne anglaise suite au départ de Leeds, le Tour 2014 rendra hommage à la Grande Guerre 14-18 en traversant le Nord d’Ouest en Est, secoué notamment par neuf secteurs pavés entre Ypres et Reims…. De quoi créer le bazar dans le peloton et enterrer les espoirs et les illusions de quelques uns. Celles du Tchèque Kreuziger (5ème en 2013) l’ont déjà été par l’UCI qui a entamé contre lui une procédure disciplinaire pour des anomalies constatées sur son passeport biologique en 2011 et 2012 alors qu’il portait le maillot Astana… On a attendu 2013 pour lui demander des explications et juin 2014 pour les refuser ! Plus nul, tu meurs ! Face à cette situation, l’équipe Tinkoff l’a laissé sur la touche pour le Tour mais c’est Contador qui pâtit de cette gabegie administrative insupportable. Dans le même temps, personne ne s’offusque plus de la mansuétude dont l’UCI, présidée désormais par l’Anglais Cookson, fait preuve vis à vis de Froome qui tape dans les corticoïdes à volonté pour soulager ses bronches…
Qui parle de british connexion ?
Bertrand Duboux
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