Ultime répétition générale avant le départ du Tour, la 66 ème édition du Critérium du Dauphiné s'élance de Lyon le dimanche 8 juin. Avec les ténors du cyclisme.
Chaque année c’est le même scènario : dès que se pointe le Critérium du Dauphiné, c’est le Tour de France qui s’annonce. Le rituel est immuable, depuis la création, en 1947, de cette magnifique course par étapes qui fait partie du patrimoine du sport cycliste au plus haut niveau. Tous les grands champions du vélo y ont incrit leur nom, parfois dans la douleur : les Bobet, Anquetil, Poulidor, Ocana, Thévenet, Hinault, LeMond, Mottet, Herrera, Indurain, Wiggins et Froome, entre autres vainqueurs. D’autres n’ont pas gagné mais ils s’y sont illustrés et s’y sont préparés pour ensuite briller sur les routes du Tour quinze jours plus tard.
Les cols, d’ailleurs, sont souvent les mêmes, les difficultés semblables, les arrivées d’étapes aussi, comme Courchevel cette année où sera connu le successeur de Chris Froome. Entre le Dauphiné et le Tour, on retrouve souvent les mêmes noms au palmarès. Mais le public du mois de juin est plus discret, plus clairsemé, moins exhubérant que celui de juillet ! C’est là toute la différence. N’était l’emballage (caravane publicitaire, déferlement médiatique surtout télévisuel, VIP, invités de tous genres, engouement populaire, etc), on pourrait s’y méprendre.
Même constatation en ce qui concerne les coureurs. Le Dauphiné, c’est la répétition générale du Tour de France. Rien à voir avec le Giro qui s’est terminé quelques semaines auparavant. Alors que Wiggins et Rui Costa, le champion du monde, participeront au Tour de Suisse (14 au 22 juin), Froome, Nibali, Contador, Porte, Van Garderen, Talansky, Kwiatkowski, Spilak seront bien présents, soit assurément tous ceux qui sont appelés à jouer les premiers rôles en juillet prochain. Mais aussi les Français Bardet et Péraud, Voeckler, Sylvain Chavanel, entre autres. Une participation de haute qualité qui fait de cette 66ème édition l’une des plus importantes courses par étapes de la saison en cours.
Au total 21 équipes, soit 168 coureurs, s’élanceront sur un parcours très exigeant, comme toujours. Un parcours fait pour les grimpeurs avec 27 cols et côtes en huit jours, plusieurs arrivées en altitude et un seul contre la montre, de 10,4 km seulement, pour lancer la course dans les rues de Lyon. Des étapes pas trop longues pour favoriser la récupération, dit-on, mais ouvertes aussi aux baroudeurs, ceux qui osent et partent de loin. En revanche, les sprinters ne seront pas à la noce.
Malgré six côtes, dont la difficile côte de Laffrey entre Sisteron et La Mure (5ème étape), il est à prévoir que le Dauphiné se jouera le dernier week-end. L’étape du samedi s’annonce particulièrement difficile entre Ville-la-Grand, aux portes de Genève, et Emosson/Finhaut, en Valais. Cette journée franco-suisse ne comporte pas moins de cinq cols, soit les Gets, le Corbier, le Pas de Morgins, la Forclaz (12,6 km à 8,2 % de pente) et la difficule montée finale sur le barrage d’Emosson (10,2 km à 8 %). De quoi faire exploser le peloton et établir une hiérarchier entre les favoris. Ceux-ci devront remettre ça le lendemain entre Megève et Courchevel avec au programme la célèbre côte de Domancy, au-dessus de Sallanches (où Hinault avait forgé son succès mondial en 1980), le col des Saisies, la côte de Montagny et la montée finale de Courchevel où le Tour de France a vécu déjà trois arrivées inoubliables (succès de Virenque devant Ullrich en 1997, de Pantani en 2000 et de Valverde devant Armstrong en 2005).
Bertrand Duboux
Les étapes :
Dimanche 8/6 : Lyon-Lyon, 10,4 km (chrono)
Lundi 9/6 : Tarare-col du Béal, 156 km
Mardi 10/6 : Ambert-Le Teil, 194 km
Mercredi 11/6 : Montélimar-gap, 167,5 km
Jeudi 12/6 : Sisteron-La Mure, 189,5 km
Vendredi 13/6 : Grenoble-Poisy, 178,5 km
Samedi 14/6 : Ville-la-Grand-Finhaut/Emosson, 160 km
Dimanche 15/6 : Megève-Courchevel, 131,5 km
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