Après Paris-Nice, le Tour de Romandie et le Giro, et avant le Tour de Suisse, place à une autre des grandes épreuves du calendrier international, le Critérium du Dauphiné (2 au 9 juin).
Huit étapes en ligne, dont quatre accidentées, et un
contre-la-montre de 32,5 kilomètres entre Villars-les-Dombes et le Parc des
Oiseaux, sont au programme de cette 65ème édition qui s’élance de
Suisse cette année pour se terminer sur les hauteurs de Risoul, dans les Hautes
Alpes.
C’est en effet la
station valaisanne de Champéry, au pied du massif des Dents du Midi et au cœur
du domaine des Portes de Soleil, qui est chargée d’organiser le
départ sous la forme d’une étape en boucle via le Pas de Morgins, la
vallée d’Abondance et le col du Corbier, sur le retour. De quoi mettre vite
dans le rythme quelques uns des meilleurs coureurs du moment à un mois du Tour
de France et sous les yeux de Bernard Thévenet, de retour de convalescence
après son alerte cardiaque d’avril dernier. Au total 23 équipes seont en lice,
dont les 19 formations du World Tour ainsi que quatre équipes invités.
En tête de la participation cette année, Alberto Contador et Chris Froome, ce dernier déjà vainqueur du Tour d’Oman, du Critérium International et du Tour de Romandie. Un duel de prestige qui se dessine et nous promet un été chaud, c’est à souhaiter… Soutenu par une équipe Saxo Bank-Tinkoff entièrement à son service, avec notamment Rogers, Noval, Paulinho et les deux Sorensen, l’Espagnol est en reconquête. L’effectif sera complété pour le Tour par Kreuziger et Roche engagés, eux, sur les routes helvétiques.
Pour Contador, c’est le grand retour sous les feux de l’actualité après sa suspension. Deuxième derrière Froome à Oman en février dernier, le vainqueur déchu du Tour 2010 a déjà démontré qu’il était dans l’allure, notamment au Tour du Pays basque (5ème) et cela malgré les terribles conditions atmosphériques. Après quelques semaines de pause, on est persuadé qu’il ne lui faudra pas longtemps pour retrouver son meilleur niveau. Le cyclisme actuel a d’ailleurs tout à gagner à voir revenir un Contador au sommet de son art, en sorte de pouvoir faire échec aux robots de la Sky qui tuent le spectacle en verrouillant la course. Le Tour de Romandie, avec Froome en jaune pendant six jours, l’a confirmé de facon éclatante et il est temps d’ailleurs que l’UCI se décide à supprimer les oreillettes et à interdire en compétition les capteurs de puissance SRM dans les pédaliers pour réintroduire un peu de suspense dans les courses. Il en va de l’avenir du vélo pour ce qui concerne le spectacle !
Avec le parcours proposé, toujours aussi truffé de difficultés et exigeant, les deux favoris auront déjà l’occasion de prendre leurs marques en vue du mois de juillet. Entre eux deux, le chrono du Parc aux Oiseaux établira une hiérarchie intéressante avant les deux grandes étapes de montagne du week-end, en particulier celle du samedi avec l’Alpe d’Huez, l’inédit col de Sarenne, le col d’Ornon, le col du Noyer et l’ascension vers la station de Superdévoluy. Quant à l’ultime journée, avec le col de Vars au début, elle se terminera sur les hauteurs de Risoul avec une ascension finale de 12 kilomètres à 7 %.
Le Dauphiné, c’est l’épreuve de référence. Anquetil, Poulidor, Ocana, Merckx, Thévenet, Hinault, LeMond, Mottet, Indurain, Hamilton, Valverde, Wiggins, entre autres, l’ont gagnée une ou plusieurs fois. Mais aussi Armstrong (2002, 2003) et l’on sait désormais dans quelles conditions après avoir lu les effarantes révélations de Hamilton (La course secrète, éd. Presse de la Cité) qui, lui, reste curieusement présent au palmarès 2000 ! Mais c’était une autre époque, n’est-ce pas ?
Bertrand Duboux
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