Long de 3360 kilomètres, le Tour d'Espagne s'élance aujourd'hui de Pampelune. Il fera la part belle aux grimpeurs avec huit étapes de montagne et dix arrivées en altitude. La Vuelta 2012 marque aussi le retour d'Alberto Contador à la compétition.
Y a-t-il encore des grimpeurs dans le peloton ? Des vrais grimpeurs tels les Bahamontes, Jimenez, Fuente, Van Impe, Herrera, Pantani, Virenque et compagnie ? Il en faudra pour faire face aux exigences de la Vuelta qui propose cette année pas moins de dix arrivées au sommet sur vingt étapes ! Tout le contraire du Giro et du Tour de France qui ont escamoté la haute montagne et les grands cols pour rendre la course plus ouverte. Mais le Tour d’Italie s’est déroulé sans les grandes stars du World Tour (1 : Hesjedal, 2 : J.Rodriguez, 3 : De Gendt) et le Tour a été totalement vérouillé par Wiggins et les Sky.
De Pampelune à Madrid (18 août au 9 septembre), le 67ème Tour d’Espagne apparaît comme une épreuve de rattrapage, boycottée toutefois par les Wiggins, Evans, Nibali, Basso, Vinokourov, Kreuziger, Samuel Sanchez et les deux frères Schleck !
Dans ce contexte un peu particulier, on attend en revanche avec intérêt le retour aux affaires d’Alberto Contador. Mais le Madrilène sera-t-il aussi performant et irrésistible qu’avant sa suspension ? Si tel devait être le cas, il n’y en aurait sûrement pas beaucoup pour l’inquiéter sur un tel parcours, à l’exception peut-être de Chris Froome, très en vue sur les routes de l’Hexagone en juillet dernier. Soutenu par l’Australien Porte et le Colombien Uran, Froome se présente en candidat à la victoire finale alors qu’il avait déjà été deuxième l’an dernier derrière l’extra-terrestre espagnol Cobo Acebo ! Mais l’Anglais, qui aurait sans doute pu faire mieux qu’être le dauphin de Wiggins sur les Champs Elysées, aura-t-il récupéré et aura-t-il la même fraîcheur et la même volonté qu’il y a un mois ? Saura-t-il faire face et résister aux attaques du remuant Joaquim Rodriguez qui, après avoir été l’un des grands personnages du Giro, a délibérément fait l’impasse sur le Tour pour être au rendez-vous de cette Vuelta, laquelle ne propose que 56 kilomètres contre la montre (16 km par équipes le premier jour, puis 40 km individuellement à dix jours de la fin entre Cambados et Pontevedra).
Les autres outsiders sont Igor Anton, Valverde, le Hollandais Gesink qui a dû quitter le Tour sur chute et blessures et qui peut espérer une revanche, ainsi que les deux Belges De Gendt (inattendu troisième du Giro avec un succès au sommet du Stelvio !) et Van den Broeck, quatrième du Tour après avoir vainement tenté de détrôner Wiggins par quelques attaques hélas sans effet. Sans oublier le talentueux Américain Andrew Talansky (24 ans), tout frais vainqueur du Tour de l’Ain après avoir déjà été 2ème du Tour de Romandie derrière Wiggins fin avril !
Pour les grimpeurs et les coureurs à l’aise en montagne, les occasions seront donc nombreuses de forcer la décision durant trois semaines sur un parcours très morcelé, qui fait la part belle aux transferts et aux départs différés et qui ignore totalement le sud du pays.
Bertrand Duboux
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