Lance Armstrong ne renonce jamais : c’était son leitmotif à l’époque où il dominait le Tour de France et surtout durant son combat contre le cancer. En annonçant récemment qu’il ne voulait plus soutenir la bataille engagée contre lui par l’USADA, laquelle enquête toujours sur des soupçons de dopage concernant le septuple vainqueur, il y a quelque chose de changé dans l’attitude du Texan.
Est-il fatigué par cet acharnement de l’Agence américaine antidopage contre sa personne ou a-t-il eu vent d’une décision à venir avec effet rétroactif ? Beaucoup de ses anciens coéquipiers ont témoigné contre lui et fourni des aveux personnels. Les témoignages à charge se sont accumulés ces dernières années, à commencer par le livre de Pierre Ballester et David Walsh, « LA Confidential », et aussi le reportage accablant du journal L’Equipe en août 2005 quelques semaines après son ultime triomphe sur les Champs Elysées. Et l’avenir pourrait bien confirmer ce que l’on a personnellement toujours pensé de l’extra-terrestre américain.
Armstrong était trop fort, trop dominateur, trop arrogant aussi dans sa supériorité pour ne pas être suspecté de dopage. Comme Pantani et d’autres aussi : les Rominger, Indurain, Jalabert, Olano, Ullrich, Basso et compagnie. On sait comment cela s’est terminé pour les uns et les autres : tragiquement ou par l’opprobre et une suspension.
Armstrong, lui, est toujours passé entre les gouttes malgré plusieurs casseroles qui ont terni sa réputation mais que l’UCI, sous le règne de Hein Verbruggen, n’a pas voulu sanctionner. A l’époque, on ne touchait pas à celui qui faisait découvrir le sport cycliste à la télévision et aux grands networks américains et qui attirait les grands sponsors en dollars. Un champion inespéré pour un sport qui s’essoufflait en Europe, comme le Messie de la décennie 2000. Mais lorsque viendra l’heure du jugement dernier, que restera-t-il de ses exploits au goût de soufre sinon le désagréable sentiment d’une formidable escroquerie sportive, hélas.
Bertrand Duboux
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