Remporté l'an dernier par Ivan Basso, le 94ème Tour d'Italie s'élancera le samedi 7 mai depuis Turin. Alberto Contador (Saxo bank) est le grand favori de l'épreuve.
Samedi c’est à Turin le départ du Tour d’Italie. Une épreuve qui, cette année, selon la volonté de son organisateur, Angelo Zomegnan, célèbre les 150 ans de l’Unité Italienne. Tous les lieux, où Garibaldi s’est illustré à la tête de ses troupes, seront visités. Il en résulte un parcours particulièrement montagneux avec huit arrivées en haute altitude dont l’Etna, le Zoncolan, avec sa pente à 20 %,
Montevergine, le glacier autrichien du Grossglöckner, la Marmolada et surtout seule,
avant Sestrières, la veille de l’arrivée, le Col delle Finestre avec ses sentiers de terre battue, ravinés par les vents. "La course cycliste est un spectacle, clame Zomegnan. Les difficultés doivent être percutantes et nombreuses". L’édition 2011 du Giro obéit à cette règle. Encore faut-il ajouter pour augmenter le
spectacle une étape contre la montre par équipes de 22 km dans les rues de Turin pour commencer et pour finir une étape contre la montre individuelle de 33 km dans les rues de Milan.
"Le Tour de France c’est le sommet, ajoute encore Zomegnan, mon rôle est de proposer au cyclisme une course différente et non une copie conforme." Ce sens du spectacle, si cher, si ancré dans l’Italie n’a pas laissé les chaînes de télévision du monde entier sans réaction. Elles seront 165 à travers la planète à diffuser l’événement.
Théoriquement, ce Giro devrait être une fête mais le cyclisme italien est pris dans un engrenage qui semble sans fin. La justice enquête dans le cadre de l’affaire dite "de Mantoue". Des perquisitions ont eu lieu chez des coureurs et dans des équipes. La formation Lampre semble la plus exposée. Giuseppe Sarroni, son manager, a quitté la place en 24 heures pour être remplacé par Roberto Damiani,
un homme rigoureux. Des coureurs italiens, sans que quiconque ne fournisse une explication, ne sont plus sur la liste des partants. C’est le cas de Ballan, Cunego, Bruseghin...
Le grand favori est Alberto Contador qui apprendra peut-être au cours de l’épreuve le sort que lui réserve le Tribunal Arbitral du Sport. Contador a spécialement préparé cette épreuve. Il est allé reconnaître les cols les plus difficiles et a fait l’impasse sur Liège-Bastogne-Liège pour conserver intact son influx nerveux. On lui oppose la pépite italienne Vicenzo Nibali, pour lequel le tracé semble avoir été fait; son compatriote Michele Scarponi, auteur d’un remarquable retour sur Milan-San Remo;le tchèque Kreuziger qui enfin va pouvoir courir en leader de sa formation (Team Astana) et le vénézuelien José Rujano (Androni Giocatolli), peu connu du grand public, mais remarquable escaladeur.
Dans ce contexte élevé, on suivra avec attention les prestations de deux français, Brice Feillu (Team Leopard -Trek) et John Gadret (AG2R). Brice Feillu, vainqueur de l’étape d’Andorre du Tour il y a deux ans, redevient coureur cycliste à plein temps et doit prouver qu’il n’a rien perdu de ses qualités. Quant à John Gadret, il est tout simplement le leader de sa formation. Ce sont deux défis qu’il faudra relever. Comme d’habitude, seule Eurosport* retransmettra chaque jour en France la course en direct. Ne manquez surtout pas les étapes de montagne.
Jean-Paul
* La première étape du Tour d'Italie sera diffusée le samedi 7 mai, à partir de 15h45.
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