Trois fois vainqueur en huit jours, Philippe Gilbert (Omega Pharma-Lotto) semble être capable d’ajouter Liège-Bastogne-Liège, dimanche prochain, à son énorme palmarès.
« La Doyenne », surnommée ainsi en raison de son ancienneté (la première édition est née en 1892), est la dernière des classiques de printemps. Elle se dispute sur un parcours voisin de 260 km serpentant d’abord dans le massif de l’Ardenne avant, après le virage de Bastogne, de revenir sur Liège en empruntant les multiples côtes de la région. Cette année, ces côtes sont au nombre de onze. Pour corser l’itinéraire, l’organisateur a rajouté la trilogie Wanne, Stockeu et Haute-Levée, soit trois côtes en 13 km à une centaine de kilomètres de l’arrivée. Ces trois côtes ont fait la renommée de l’épreuve. Wanne est une ascension qui semble ne jamais finir, Stockeu, au sommet de laquelle Eddy Merckx est statufié, fut longtemps le lieu préféré du belge pour anéantir ses adversaires. En fin, la Haut-Levée impressionne par son pourcentage.
Ces difficultés absorbées, il restera encore la Côte de la Redoute, à 35 km de l’arrivée (Philippe Gilbert, jusqu’à son déménagement à Monaco il y a deux ans, habitait au pied de cette côte dans le petit village de Remouchamps), puis la Roche aux Faucons et enfin, à cinq km de l’arrivée, la Côte Saint-Nicolas (1800 m à 8 % de moyenne) avant d’en finir avec le long faux-plat montant conduisant sur la ligne d’arrivée à Ans, dans la très proche banlieue liégeoise. Philippe Gilbert est le favori de beaucoup. La course évolue chez lui. Il ne l’a encore jamais inscrite à son palmarès et rêve de le faire car, d’une part, il a pu goûter aux joies de la popularité lors des 300 derniers mètres de l’ascension du Mur de Huy et, d’autre part, il sait très bien qu’une victoire d’un wallon à Liège serait autant appréciée que celle d’un flamand dans le Tour des Flandres.
Mais l’avantage de courir devant son public n’est pas suffisant. Il faut cadenasser la course. A La Flèche Wallonne, Gilbert n’a commencé à prendre la course au sérieux qu’à 60 km de l’arrivée. Il a ensuite porté son ultime attaque aux 300 m ce qui ne c’était jamais fait dans le Mur de Huy. « Je ne connais pas mes limites, a-t-il expliqué, en salle de presse. Je suis actuellement capable de faire des exploits aux quels je ne m’attends pas ».
Gilbert bénéficie en outre, ce qui ne fut pas le cas en début de saison, d’une équipe totalement dévoué à sa cause. Jurgen Van Den Broecke, cinquième du dernier Tour de France, s’est littéralement mis à la planche pour amener son leader dans la meilleure position possible au pied du Mur de Huy. Sa formation, dans les deux dernières heures de course, a souvent été en surnombre.
Enfin Philippe Gilbert, et il faut le croire, à affirmé que ses trois succès consécutifs ne changeraient en rien sa méthode de travail. Il sera donc au départ de Liège avec la ferme intention comme l’an dernier et comme les années précédentes d’être le meilleur.
Alors, oui, qui peut espérer battre Philippe Gilbert dimanche ? Que les volontaires lèvent le doigt, mais qu’ils n’oublient que dans cette conjoncture, contrairement au proverbe, vouloir n’est pas forcément pouvoir.
Jean-Paul
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.