Philippe Gilbert (Omega Pharma-Lotto) est l’homme des doublés. Déjà deux fois vainqueur du "Het Volk", du Tour de Lombardie et de Paris-Tours, il vient de remporter, pour la deuxième année consécutive, l’"Amstel Gold Race", la première des classiques dites « ardennaises ».
C’en est terminé maintenant des courses sur des sentes pavées. Voici l’heure des routes asphaltées, mais toujours hérissées de côtes pour corser les difficultés. L’"Amstel", qui se dispute en Hollande, est une course particulière qui réclame une attention de tous les instants. Sur les 260 km de son parcours, les belles routes bien larges alternent avec des petites routes de campagne tournicotant autour des moulins ou des plantations de houblon. Ces petites routes sont toutes en pente. Pas une pente bien longue, ni bien raide, mais une pente tout de même qui à la longue écrème le peloton. Il y avait en tout et pour tout cette année 32 côtes répertoriées.
Après l’inévitable échappée matinale, la course a commencé à prendre tournure à 25 km de l’arrivée avec quelques mouvements offensifs à l’avant du peloton. Mais ce n’est qu’à 11 km de l’arrivée, sur une attaque d’Andy Schleck, que le futur vainqueur s’est mis en action. D’abord soutenu par ses coéquipiers dont le jeune Jurgen Vanden Broecke, Philippe Gilbert a ensuite fait preuve d’une maestria remarquable en revenant sur Schleck à 500 m de l’arrivée (celle-ci était jugée au sommet du Cauberg) et en surprenant ainsi tous les puncheurs du maigre peloton dont les membres se disputaient la victoire.
Ce fut du grand art. Philippe Gilbert, une fois de plus, montrait qu’à 28 ans il avait désormais acquis une science de la course comparable à celle des plus grands coureurs. Gilbert a payé de sa personne. Il ne s’est pas laissé enfermer dans des luttes stériles avec les autres vedettes du peloton. Il a simplement montré qu’il était le plus fort. Philippe Gilbert devient maintenant le grand favori des deux classiques qui suivent : la Flèche Wallonne, mercredi, et la prestigieuse Liège-Bastogne-Liège, dimanche prochain. Ce statut de favori ne le gêne pas. Il était l’un des favoris de l’"Amstel" et il est le premier coureur étiqueté « favori » cette saison à justifier son statut.
Bien entendu, quand on parle de Philippe Gilbert, on pense tout de suite à lui pour le Tour de France. L’an dernier, il avait fait l’impasse sur la Grande boucle pour mieux préparer le Championnat du monde. Il semble que cette année, il ait envie de maillot jaune. Il ne serait donc pas étonnant de le voir sur la ligne de départ vendéenne.
Jean-Paul
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