Deux livres, deux classiques, viennent de paraître en cette fin d’année. Tous deux ont le même sujet, l’année cycliste 2010, mais la façon de la traiter est différente.
Le Livre d’or du cyclisme 2010, due à la plume alerte et parfois acérée de Jean-François Quenet, un suiveur des pelotons depuis bien longtemps, est publié chez Solar. Cet ouvrage rassemble les coups de cœur, les invraisemblances d’une saison cycliste beaucoup plus qu’une énumération des épreuves, photos à l’appui. Témoin la préface, signée Jean Cormier, uniquement consacrée à Laurent Fignon. Cormier, personnage truculent, avait attiré Fignon dans ses filets pas seulement pour faire la fête mais pour nouer une véritable amitié. Ensemble, ils ont arpenté la Cordillère andine, partagé la vie rupestre de ses paysans avant de retrouver Paris et ses fastes.
Les victoires de Cancellara dans le Tour des Flandres et Paris-Roubaix sont abondamment traitées avec un éclairage particulier sur ce fameux vélo électrique dont on ne saura jamais s’il a été utilisé ou non.
Le Tour de France bénéficie d’un traitement spécial avec un chapitre entier intitulé "Duel de gens (trop ?) polis". Chaque événement est replacé dans son contexte. Les pavés sont-ils nécéssaires ? Cadel Evans, champion martyr, la longue traversée des Pyrénées cent ans après la première et ces coureurs français qui gagnent des étapes et même le titre de meilleur grimpeur.
L’ouvrage se termine avec les Championnats du monde, les épreuves de fin de saison et un complet aperçu des résultats les plus marquants.
A noter enfin, tout de suite après l’émouvante préface consacrée à Laurent Fignon, une double page en compagnie de Jeannie Longo qui repousse d’année en année les outrages du temps.
L’Année du Cyclisme 2010, publiée chez Calmann-lévy, est due à la plume de Jean Damien Lesay. Les plus grandes courses sont relatées avec en appui de splendides photos notamment de paysages montrant ainsi que le sport cycliste est aussi une œuvre picturale.
L’ouvrage est basé sur le thème de la roue. Roue de supplice pour Valverde qui a voulu continuer à faire croire à son innocence, bon retour de roue pour Basso qui cependant n’a pas réussi à faire oublier un passé sulfureux, roue du bonheur avec Andy Schleck, Vincenzo Nibali et Fabian Cancellara qui ont illuminé chacun dans leur domaine une partie de la saison. Roue qui tourne avec le temps (et beaucoup trop vite pour lui) pour Armstrong et enfin les roues de Contador qui sont le prélude à « un sévère coup de bâton pour tous les amoureux du vélo ».
J.P.B.
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