On
attendait sur ce Critérium du Dauphiné une victoire de l’espagnol Alberto
Contador et c’est finalement un coureur inattendu qui s’impose : le slovène
Janez Brajkovic.
Ce n’est pas un coureur connu du grand public. C’est un
coureur aux qualités certaines mais qui pris dans son obligation de servir ses
différents leaders n’a pu jusqu’à ce jour exprimer la totalité de son
potentiel. Le Critérium du Dauphiné est arrivé à point nommé pour ce coureur de
26 ans, professionnel depuis sept ans, toujours dans la mouvance de Lance
Armstrong et de Johan Bruyneel.
Coincé
entre le Tour du Luxembourg, le Tour de Suisse et les inévitables stages en
altitude des candidats à la victoire finale dans le prochain Tour de France, le
Critérium du Dauphiné n’a pas bénéficié cette année du plateau de coureurs que
sa renommée mérite. Sur la liste initiale des engagés il n’y avait que trois
coureurs susceptibles de l’emporter : les espagnols Sanchez et Contador
ainsi que le russe Menchov.
Très
vite, il est apparu que seul Contador malgré ses déclarations initiales pouvait
fournir le vainqueur de l’épreuve. Sanchez n’est pas encore au point et n’a joué
aucun rôle dans le déroulement de l’épreuve. Même scénario pour Menchov qui
semble ne pas avoir digérer son Giro vainqueur de l’an dernier tant il semble
traîner sa misère sur toutes les routes d’Europe depuis sa victoire italienne.
Est
arrivé alors, le troisième jour de course, au cours d’un long contre la montre
le slovène Brajkovic. Son entourage ( la formation RadioShack ) n’a pas manqué
de souligner qu’il avait été champion du monde du contre la montre des Espoirs
en 2004 mais qu’il avait déjà beaucoup couru depuis le début de l’année et qu’en
conséquence il n’était pas du tout certain qu’il soit aligné dans le prochain
Tour de France. Quant à une possible victoire dans le Critérium du Dauphiné on
la favoriserait mais sans plus.
La
montagne a fait le reste. Elle a montré un bon Brajkovic, intelligent, ne
cherchant jamais à se surpasser, étant toujours placé là ou il fallait ( en
particulier dans le sillage de Contador sans répondre avec violence à ses à-coups
). Elle a montré en outre un Brajkovic, vite esseulé en haute montagne, sachant
tenir le coup avec habilité et surtout sachant s’imposer au sein d’une
formation qui n’était la meilleure. On a eu l’impression, en effet, que l’équipe
B était présente au Critérium du Dauphiné alors que l’équipe A était autour de
Lance Armstrong au Tour de Suisse. Brajkovic va maintenant regagner sa Slovénie
et c’est donc chez lui qu’il apprendra dans quelques jours s’il est retenu ou
non pour le Tour.
En
compulsant le classement final de ce Critérium du Dauphiné on constate que l’épreuve
est restée fidèle à l’une de ses qualités premières : révéler des talents
nouveaux. C’est le cas avec Brajkovic dont c’est la première grande victoire et
c’est aussi le cas avec le troisième, le jeune américain Tejay Van Garderen. Ce
dernier, vainqueur d’une étape du Tour de l’Avenir, il y a deux ans vient tout
juste de fêter ses 22 ans. Sociétaire de la formation Columbia, il manque
encore de qualités pour accompagner les meilleurs en haute montagne mais ce
handicap n’est pas insurmontable. Van Garderen est un nom à retenir pour les
prochaines années.
Quant
à Contador, malgré ses deux victoires ( prologue et étape de l’Alpe d’Huez ) il
a montré qu’il n’était pas encore au meilleur de sa condition. Sans doute
est-il à 80 % de ses possibilités. Ses équipiers ont beaucoup travaillé pour
lui. Nul doute que sur ce point, il ne connaîtra pas les mésaventures de l’an
dernier dans le Tour.
Et
les coureurs français ?
Le
bilan est bon. Malgré l’absence de grands coureurs on sent un mieux dans le
comportement de nos compatriotes. Nicolas Vogondy et Romain Sicard ont établi
un joli doublé sur les hauteurs de Risoul. Il y a quatre français dans les 8°.
Coppel 5° ( quel dommage qu’il ne puisse faire le Tour. C’est une année de
perdue dans sa carrière ), Vogondy est 6°, Riblon 7° ( quel coureur épatant
toujours prêt à rendre service à son équipe et à l’équipe de France sur piste.
Il a franchi un palier incontestablement ), Pierre Rolland est 8°. Un peu plus
loin on trouve Romain Sicard qui s’affirme à la 11° place, Le Mevel est 14° ,
Di Gregorio inexistant depuis deux ans est 19° et le tout jeune, 20 ans,
Thibaut Pinot est 20°.
Il
ne serait pas étonnant que l’on retrouve ces coureurs aux premières loges dans
quinze jours lors du vendéen championnat de France.
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