Lance Armstrong comme d’habitude alimente la chronique cycliste. En début d’année, à l’australien Tour Down Under, pour la première fois ses propos n’avaient pas la teneur guerrière de l’an dernier.
Peu flamboyant sur la route, il avait émis non pas des doutes sur une éventuelle et nouvelle victoire dans le Tour de France mais des réserves sur son aptitude à triompher sur les Champs-Elysées.
Une fois le parcours dévoilé, à Paris, avant de s’éclipser pour un déjeuner au Palais de l’Elysée avec le chef de l’Etat, il avait laissé entendre que sa lutte avec Contador serait le grand intérêt de l’épreuve.
Cette semaine, à l’issue du Tour de Murcie, ou il n’a pas été convaincant notamment contre la montre, il s’est un peu plus livré au journal El Païs.
« J’ai 38 ans, a-t-il dit en substance. Alberto seulement 27 et il s’améliore d’année en année. La conjoncture n’est donc pas en ma faveur ».
C’est bien la première fois que l’Américain tient de tels propos. Armstrong, après un entraînement à Hawaï poursuivi en France sur
Mais doit-on prendre ses déclarations à la lettre ? Doit-on les prendre pour argent comptant ? Armstrong est une bête de la communication. Mieux que tous, il sait comment faire parler de lui avec toujours en toile de fond un désir incommensurable de marquer l’histoire et d’augmenter les ressources de sa Fondation.
Il a compris plus vite que tous les autres coureurs que l’édition 2010 du Tour serait celle de l’affrontement Armstrong-Contador. Il est vrai qu’après les événements de l’an dernier, Armstrong n’a pas tort. La presse internationale, lorsqu’elle évoque le cyclisme actuel, ne manque jamais d’annoncer ce fait.
Alors Armstrong, si sûr de lui, si arrogant parfois, tente-t-il d’échapper à une pression qui lui serait insupportable ? Peut-être mais l'Américain ne semble pas pour le moment mettre beaucoup de volonté à se produire en compétition. Il n’a disputé que deux épreuves depuis le début de la saison et nous sommes déjà presque à la mi-mars. Son calendrier n’est pas surchargé avant le départ du Tour et rien ne remplace la compétition. Mais peut-être Armstrong est-il fait d’un autre bois que celui des coureurs actuels.
Son aura, elle, s’amplifie. Au Tour de Murcie, il y avait deux policiers attachés à sa personne. Il s’apprête à partir pour l’Afrique du Sud rejoindre un imposant peloton de 35 000 cyclistes pour une œuvre caritative. Le président du Gabon, Omar Bongo, vient de faire savoir qu’il espérait le voir l’an prochain au départ de l’Amissa Bongo. Lance Armstrong est l’ami des rois, des émirs, des chefs d’Etat.
Mais il y a plus important encore. Le fait est passé curieusement presque inaperçu . Le week-end dernier, le grand patron de presse et de tant d’autres choses Arnaud Lagardère a passé toute une journée au Tour de Murcie. Une partie, durant l’étape, dans la voiture de Johan Bruyneel et le reste à converser avec Armstrong. Arnaud Lagardère n’a jamais caché son attirance pour le sport (sa structure Lagardère Sports l’atteste) et pour le Tour de France. Je ne suis pas dans le secret des Dieux mais il m’étonnerait qu’Arnaud Lagardère ait fait le déplacement uniquement pour dire bonjour à Armstrong et à son entourage d’autant plus que l’Américain avait, il y a quelques mois, émis l’idée que sa structure pouvait collaborer avec les organisateurs du Tour. D’ailleurs ces mêmes organisateurs ne sont-ils pas liés par contrat avec le Tour de Californie ?
Je laisse la suite de l’événement à la sagesse de ceux qui liront ces quelques lignes. Avec Armstrong tout est possible car ce n’est pas uniquement un coureur cycliste, c’est aussi un homme d’affaires avisé qui a su s’entourer de personnalités très compétentes.
Jean-Paul
Information très intéressante en effet !
Dans un post précédent, relatif au (presque) rachat du Dauphiné par ASO, j'avais même écrit qu'il n'était peut-être pas exclu de voir LA racheter le TDF ! Affaire à suivre en effet, car je crois savoir, mais à confirmer quand même, que Mr Lagardère est déjà partie prenante du Tour d'Allemagne, et qu'il lorgne aussi sérieusement vers la France.
Autre info dans le même registre des organisateurs: la disparition pour 2010 du Trophée des Grimpeurs, qui se déroulait début mai depuis quelques années à Argenteuil-Sannois (Val d'Oise). Retrait budgétaire de la Ville et du CG95. L'organisateur le projette pour (2011 ?) soit dans les Hauts de Seine, soit en Normandie. Les temps sont durs pour les petits organisateurs indépendants.
Rédigé par : BH78 | 09 mars 2010 à 22:02