Jonathan Yvert de la formation Saur-Sojasun a remporté le Grand Prix d'Ouverture de la Marseillaise.
Grâce à la victoire de Jonathan Hivert dans le Grand Prix d’Ouverture (Ex-La Marseillaise), la formation Saur-Sojasun marque d’entrée son territoire. Cette équipe, composée uniquement de coureurs français, évolue en Continental Pro, c’est-à-dire en deuxième division au même titre que Bbox Bouygues et Cofidis. Cette formation a pour ambition de se maintenir dans ce groupe l’an prochain et surtout de participer au Tour de France. Comme d’autres, elle doit montrer sa valeur sportive afin de pouvoir obtenir une invitation de la part des organisateurs du Tour. Dès lors, toutes les victoires qui se présentent sont des points positifs pour l’équipe.
Jonathan Hivert n’est pas un coureur très connu du grand public. Depuis les rangs juniors, il se montre à son avantage et a surtout obtenu des résultats probants lors de son passage chez les moins de 23 ans. Originaire de la région tourangelle (il est né à Chambray-les-Tours), Hivert a d’abord fait ses classes au Crédit Agricole avant d’évoluer l’an dernier chez les Hollandais de Skil-Shimano.
Coureur complet, il possède la particularité d’être en condition dès le début de la saison. 6ème au Grand Prix d’Ouverture en 2008, 8ème en 2009 et vainqueur cette année. 10ème à Besseges en 2008 et 6ème en 2009 et enfin 8ème de Paris-Nice l’an dernier. C’est d’ailleurs cette performance et celle de sa formation qui avait incité en partie les organisateurs du Tour à sélectionner l’équipe Skil, à la surprise générale, pour leur épreuve. Sur le Tour (il n’avait que 23 ans), il a connu bien des galères mais a réussi à terminer la course à la 154ème place.
Il n’est pas question pour moi de dire que Jonathan Hivert est un grand coureur d’avenir parce qu’il vient de remporter la première épreuve de la saison, mais simplement de souligner la qualité du travail accompli par son manager Stéphane Heulot qui acquiert ainsi une récompense fort méritée. Il s’agit également de mettre en avant un coureur qui ne possède pas le palmarès digne de ses qualités. Mais surtout qu’on ne se trompe pas. Le Grand Prix d’Ouverture disputé sur
Jean-Paul
Hivert et contre tous.
Qu'à à perdre un pro qui en vient à se mettre en avant dans les courses de début de saison ?
Apprendre sur le tas, faire le métier, sortir du lot.
A l'usine, les contremaîtres usent à peu près du même langage lorqu'ils exercent leur fonction de tuteur envers leurs protégés.
Au début de sa carrière un Sandy Casar se révèle sur Paris-Nice, qu'il termine à la seconde place au général. Un Di Gregorio pointe le bout de son nez dès que la route monte quelques années plus tard. Dito pour un Pierre Rolland. Bien sûr, tenir ses promesses s'avère vite plus difficile, l'apprentissage du haut niveau forgeant autant les mollets que le caractère.
Ne boudons pas les succès initiaux. Un bouquet vaut mieux qu'un bosquet. Plus le cyclisme français engrangera de victoires, plus il démontrera sa volonté de rester un sport majeur en France. Et surtout de courir partout où l'élite se déplace : VTT : Viens Te Tester. Il n'est pas acceptable de voir une réprésentation française limitée à la portion congrue dans les Grands Tours, Giro au printemps, Vuelta au tout début de l'automne, soit la plupart du temps un total de moins de quarante pros issus de l'hexagone, alors que dans le même temps, ils viennent chercher des points UCI sur des épreuves comme le Tour de la Basse-Saxe, le Tour de Hollande ou foultitude de courses dont tout le monde y compris les plus passionnés peinent à retenir le nom du vainqueur une fois l'épreuve arrivée à son terme. Le cyclisme, sport individuel se disputant par équipes, retient les exploits, les coups d'éclat, le panache et le courage, les calculs de comptables beaucoup moins comme le rappelait feu Jacques Goddet quand il dénonçait en pleine Grande Boucle le manque de bravoure de coursiers calculateurs dans son éditorial intitulé "Les Gérants de la Route".
Le sport réclame don de soi, comme une infirmière en milieu hospitalier, un coureur doit donner à son public s'il veut recevoir popularité en retour. Cet axiome au demeurant fort simple ne changera jamais, même sous l'égide d'Internet.
Que les directeurs sportifs n'oublient donc jamais d'influer ce principe salvateur à de jeunes ouailles ayant des fourmis dans les jambes. Et nos papilles de s'écarquiller derechef.
Rédigé par : Hervé Caillaud | 04 février 2010 à 22:15