Le temps a donc mis en Europe son manteau de vent, de froidure et de pluie quand ce n’est pas de neige. Les cyclistes en ce début de saison ont du mal à s’entraîner sur leurs routes habituelles. Bon nombre d’entre eux ont trouvé refuge dans des contrées ou le soleil réchauffe les échines. C’est la période des premiers stages, de l’élaboration du calendrier de chacun, des essais du nouveau matériel, du paquetage tout neuf que chacun s’apprête à toucher. C’est la belle période, celle ou chacun se sent apte à soulever les montagnes.
En France, cette euphorie passagère est nécessaire. Elle permet d’occulter le fait que notre cyclisme perd année après année de son aura ...
Les derniers bilans sont là pour malheureusement le prouver. Trois d’entre eux sont parus ces derniers temps : le champion des champions pour l’Equipe, le sportif préféré pour l’Equipe-Magazine et le Top 10 pour Eurosport.
Crée en 1946 le traditionnel classement du champion des champions de l’Equipe a permis de consacrer jadis Louison Bobet en 53 et 54, Roger Rivière en 57, Jacques Anquetil en 63, Régis Ovion en 71, Daniel Morelon en 72, Raymond Poulidor en 74, Bernard Thevenet en 75 ? Bernard Hinault en 78, 79, 80 et 81, Jeannie Longo en 87 et Luc Leblanc en 94. Mais depuis cette date, soit depuis 15 ans aucun cycliste n’a occupé la première place de ce classement même pas Julien Absalon pourtant double champion olympique.
Cette année, le pilote automobile Sébastien Loeb et son co-pilote Daniel Elena occupent fort logiquement la première place. Le premier cycliste est le pistard champion du monde Gregory Baugé à la 16° place. Romain Sicard n’est que 30°, Julien Absalon 38° de même que Laetitia Le Corguillé mais les Chavanel, Feillu, Fedrigo, Champion et Voeckler sont absents de ce classement qui regroupe 40 individualités.
C’est mieux pour Gregory Baugé qui obtient la 9° placer du Top 10 d’Eurosport.
Quant au sportif préféré de l’Equipe-Mag c’est le joueur de rugby Sébastien Chabal qui obtient la première place. Heureuse surprise Jeannie Longo est 4° juste derrière Thierry Henry et devant Tony Parker. 40 sportifs sont cités. Sylvain Chavanel est 37°.
Preuve est donc faite que notre cyclisme actuel ne convainc plus les foules. Il y a certes toujours autant de monde sur le bord des routes fréquentées par le Tour de France mais il n’existe pas pour l’heure de cycliste français charismatique. De plus, la presse cycliste a bien du mal à se faire une place dans les medias digne de son sport.
Ajoutons que les meilleurs espoirs ne sont pas tentés par l’aventure nationale. Sicard est parti en Espagne, Brice Feillu en Hollande, Alexandre Geniez est parti lui aussi à l’étranger tandis que Fabien Taillefer, considéré comme l’un des meilleurs juniors, reste en Elite 2.
Dans quelques jours, dirigeants fédéraux et managers d’équipes vont se retrouver autour d’une table. Ne serait-il pas l’heure de mettre sur pied une politique de l’élite ?
Jean-Paul
Le cyclisme, comme toutes les autres disciplines sportives majeures en France, disposent de "pôles-espoirs", disséminés sur tout le territoire métropolitain et ultra-marin.
Des DTR y oeuvrent tout au long de l'année, avec les moyens mis à dispositions par le secrétariat à la jeunesse et au sport, son ministère de tutelle.
Des fonds doivent parvenir chaque année à toutes les fédérations, en provenance entre autre du CNOSF.
Ces valeurs étalonnées servent essentiellement à tenir des tableaux de bord, et, accessoirement, à répondre à ceux qui se risqueraient à dénoncer une politique sportive insuffisante dans notre beau pays.
And so what ?
Les chiffres, ces fameux résultats, baromètre de l'économie d'une activité qu'elle qu'en soit sa nature, balaient d'un revers de la main toutes les bonnes volontés rassemblées pour pousser vers l'élite des espoirs encore trop tendres une fois la sphère du haut niveau découverte.
Au milieu des années 60,la catégorie des indépendants - les fameux "indés - continuait de faire de la résistance car les instances fédérales y voyaient un univers malsain, constitué de coureurs peu entourés au niveau médical et ouvert de fait à toutes les dérives. Tous ceux qui formaient cette corporation vous révèleront sans détour qu'un indé moyen gagnait alors largement mieux sa vie qu'un pro incorporé dans une formation où son leader désigné ne décrochait que peu de bouquets majeurs.
Depuis cette époque, le problème de fond n'a pas été étudié comme il aurait fallu. Les principaux acteurs, les coureurs, ont rarement été écoutés, car ils ne savaient pas non plus probablement énoncer leurs desideratas pour améliorer leurs carrières. Puis Tapie est arrivé un peu avant le milieu des années 80.Souhaitant vendre ses pédales automatiques sur le marché américain, il décida de rehausser le salaire moyen du cycliste français. Les coureurs français et étrangers y trouvèrent au départ leur compte. Les années 90 instaurèrent l'utilisation quasi-générale de l'EPO dans le peloton, qu'il soit hexagonal ou international. Philippe Gaumont dénonça des pratiques courantes selon lui, Alain Bondue conséquemment fut débarqué par François Migraine au sein de la formation Cofidis, et les résultats des coureurs français continuèrent de stagner, avant de devenir encore plus moyens jusqu'à s'installer dans un registre médiocre.
Le bon président Pitallier ne trouva pas le remède, mais les directeurs sportifs - devenus aujourd'hui managers - voulurent-ils vraiment l'aider dans une démarche de sauvegarde du cyclisme français ?
Jean-Paul a raison, il s'avère plus que temps de rassembler autour du nouveau président Lappartient un groupe de travail représentant chacun des intervenants concernés. Qui aura le courage d'en fonder le principe au sein de la FFC ou autre autorité compétente en la matière ?( Rama Yade s'y connaît-t-elle suffisamment en sport pour prendre ce dossier à son compte ?)
En attendant ces jours meilleurs, souhaitons à Jimmmy Casper de faire un podium sur la Via Roma à San Remo, lequel augurerait d'une saison 2010 plus rapporteuse de résultats probants pour notre sport.
Rédigé par : Hervé Caillaud | 06 janvier 2010 à 11:39
Peut-etre que le cyclisme français n'est plus ce qu'il a été, mais il ne faut pas oublier que le peloton s'est internationnalisé ces dernières années donc moins de chance de gagner, le niveau d'autres nations est plus élevé, et ca fait jaser car on parle de cyclisme à 2 vitesses. Mais je garde espoir pour le futur et avec de bonnnes raison car sur le Tour de l' Avenir la jeune a montrée que nous avons des arguments dans les années qui viennent. veloenfolie.sport.fr
Rédigé par : Pascal | 07 janvier 2010 à 23:59