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Hervé Caillaud

Les trois Grands Tours.
Vuelta, Giro, Le Tour.
En 2010, cette expression, devenue surannée, ne veut plus rien dire.
Greg Lemond, après l'effroyable accident de chasse dont il fut victime aux Etats-Unis, lança la mode à la fin des années 1980, consistant à consacrer l'exclusivité de sa saison sur le Grande Boucle, ce qui fit enrager Claudy Criquiélion, lequel déclara "dans ces conditions, moi aussi, je devrais aller à la pêche".Indurain, fendu de son panache de comptable, lui emboîta le pas, et en tira le bénéfice de rejoindre Anquetil, Merckx et Hinault dans le "club des Cinq". Puis tout le monde suivit, ne parlons pas d'Armstrong qui courra donc le Tour 2010 pour une raison que seule la raison ignore.
Aujourd'hui, que représente pour un coureur majeur une victoire dans la Vuelta ?
Depuis 1995, tout le Landerneau du cyclisme trouva géniale cette idée de déplacer cette épreuve à l'automne, ce qui eut pour conséquence de sceller définitivement le sort de feu Grand Prix des Nations. Des vainqueurs déclassés, ou mouillés dans des histoires sans fin de dopage lassa le public. Le Giro permit à San Remo de voir passer l'expression "blitz de San Remo" dans le langage courant. Contador inscrivit donc son nom au palmarès de son Tour national, ce qu'un Indurain ne voulut jamais vraiment se donner la peine de réaliser, redonnant un peu de prestige à cet ex-Grand Tour que Roger Pingeon remporta haut la main il y a quarante ans cette année.
So what ?
Marino Lejaretta resta le dernier à avoir tenté la passe de trois, sans succès, mais eu au moins le mérite d'essayer.
La Vuelta sert aujourd'hui de "rattrapage" à ceux qui ont raté leur Tour, cela renvoie la Vuelta dans la deuxième division des Grands Tours Nationaux, la question vaut maintenant la question d'être posée : qui cela gêne-t-il sur le fond ? Et pourquoi, comme au Giro, les coureurs français se trouvent-ils si peu nombreux au départ de ce Tour d'Espagne à la fin août ?
Interrogeons les directeurs sportifs, les managers, les directeurs d'antenne de chaînes télévisuelles européennes, s'ils daignent se focaliser sur le sujet, et imaginons avec patience et construction progressive pour 2014 la refonte d'un calendrier cohérent ou Vuelta, Giro et Tour redeviennent trois épreuves majeures du calendrier cycliste international.

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