La victoire de Cadel Evans dans le Championnat du Monde met en lumière l’aventure de ces cyclistes venus d’un continent lointain. L’Australie est, en effet, le continent le plus au sud du globe terrestre. La capitale la plus proche est Singapour située à sept heures d’avion de Sydney.
Le sport est très pratiqué, surtout le cricket, le football australien, le rugby à XV et à XIII et toutes les variétés des sports aquatiques. Le cyclisme n’est pas le sport le plus développé, bien que les pistes soient nombreuses et fréquentées. Cependant, les représentants de ce continent sont de plus en plus nombreux à venir en Europe tenter leur chance dans ce sport.
Au début des années 80-90, on note la présence dans les pelotons professionnels de ces premiers jeunes aventuriers dont les noms sont encore dans toutes les mémoires. Il s’agit de Phil Anderson, premier maillot jaune australien du Tour, d’Allan Peiper et de Scott Sunderland ...
Ces jeunes coureurs sont de véritables aventuriers. Ils ne connaissent rien du cyclisme, n’ont aucune idée de son histoire, ne savent pas ce qu’est un col, mais veulent s’y essayer. Ils quittent famille, amis et leur environnement habituel pour un autre continent, l’Europe, dont ils ont quelques notions grâce aux livres de géographie. Leur adaptation est difficile. Ils parlent un anglais avec un tel accent que même les britanniques ne les comprennent pas. Naturellement ils sont sans le sou. Lorsqu’Anderson arrive en France, il a la chance de trouver un club, l’Athletic Club de Boulogne-Billancourt, dans la proche banlieue parisienne, qui lui offre le gîte et le couvert. Allan Peiper a choisi la Belgique. Il vit dans un taudis fréquenté par des marginaux. En raison de quelques succès dans des courses, il est remarqué par la famille Planckaert qui l’héberge.
Puis les moyens de télécommunication se sont rapidement développés. La chaîne de télévision SBS (la chaîne de toutes les ethnies) diffuse, par exemple, deux heures quotidiennes pendant le Tour de France, puis montre aux Australiens les grandes courses comme Paris-Roubaix ou le Tour des Flandres. Le cyclisme sur route n’est plus inconnu dans ce continent.
Un peu plus tard, dans des conditions beaucoup plus confortables que celles de leurs aînés, viennent se mêler les Baden Cooke, Robbie Mc Ewen, Neil Stephens et Stuart O’Grady qui font beaucoup pour la popularisation du cyclisme dans leur pays.
Cadel Evans est un cas à part. Il vient du VTT ; une discipline d’origine américaine qui correspond parfaitement à l’Australie où l’on aime pratiquer un sport dans un environnement agréable. Le VTT trouve dans ce continent le terrain d’expression idéal au sein d’espaces considérables aussi bien le long de ses côtes (l’Australie est une île) que dans sa partie montagneuse
Il y a dix ans seulement, la Fédération australienne de cyclisme prend les Championnats du Monde sur route au sérieux. En 1999, Shayne Bannan est nommé directeur des équipes d’Australie etl occupe toujours ce poste. Il obtient les crédits nécessaires pour permettre l’implantation en Europe des meilleurs juniors et crée au centre des sports de Camberra une section cycliste. Pour avoir visité ce centre il m’est possible d’affirmer qu’il est sans aucun doute le plus performant de ceux existant au monde et à l’origine des remarquables succès acquis par les athlètes australiens lors des Jeux Olympiques de Sydney.
En 1999 toujours, Neil Stephens est nommé régisseur général des équipes. Stephens fut lors de sa carrière, un coéquipier de Richard Virenque. Il organise deux stages par an. L’un avant le Tour Down Under et l’autre en Italie, à Varèse, avant le Championnat du Monde. Au cours de ces stages, Stephens met l’accent sur la nécessité de constituer une véritable équipe animée du désir d’être de dignes représentants de ce continent neuf. Le discours a porté puisqu’à Mendrisio, Cadel Evans a chaleureusement remercié ses équipiers de l’aide apportée. Il y a dix ans l’équipe d’Australie pouvait aligner au départ du Championnat du monde douze coureurs. Seuls sept ont pris le départ, les autres n’ayant pas le niveau requis. Que de chemin parcouru en dix ans ! Cadel Evans est maintenant le premier australien champion du monde.
L’an prochain, les Championnats du Monde auront lieu en Australie, à Melbourne. La sélection sera difficile car il y a maintenant une cinquantaine de coureurs professionnels de bon niveau. Une nouvelle recrue de talent est annoncée. Celle d’Heinrich Haussler, vainqueur de l’étape de Colmar du Tour et deuxième de Milan-San Remo, qui a entrepris les démarches nécessaires pour quitter la nationalité allemande de son père et adopter l’australienne de sa mère.
Jean-Paul
Quand les Australiens s'intéressent à un sport, ils ne le font pas à moitié. La population de cet immense pays lointain est faible; elle aussi est touchée par l'obésité rampante due à une alimentation trop riche et un mode de vie sédentaire. Gros ou sportif, il faut choisir...à la pédale ?
Cela étant, à mon avis, l'Australie est avec la Slovénie et quelques autres pays, une des nations au monde les plus densément représentées et médaillées dans nombre de sports, si on compare ces effectifs avec les quelques millions d'habitants qui la composent.
Rédigé par : Thierry Bascou | 06 octobre 2009 à 09:20
La capitale la plus proche est Singapour située à sept heures d’avion de Sydney.
Wellington est la capitale de la Nouvelle Zelande, non? situee a 2h d'avion...
Rédigé par : ramos | 14 octobre 2009 à 08:17