Par Jean-Paul Brouchon
Décidément le cyclisme national est en verve en ce début de Tour de France. Après les victoires de Thomas Voeckler, à Perpignan, de Brice Feillu, à Andorre-Arcalis voici maintenant Pierrick Fédrigo (BBox Bouygues Télécom) qui s’impose à Tarbes, à l’issue de la dernière étape pyrénéenne. Les succès français s’obtiennent tous de la même façon. Une échappée qui part dès les premiers kilomètres et qui est menée avec beaucoup de culot jusqu’à son terme.
Mais pourquoi donc en est-il ainsi ? Tout simplement parce que les candidats à la victoire finale n’osent se découvrir, s’entredéchirer, se malmener. Ils restent groupés et les baroudeurs en profitent dès l’instant qu’ils n’ont aucune ambition au classement général final.
Qu’a-t-on vu, en effet, avec eux depuis le départ du Tour dans les étapes en ligne ? Une bordure qui fait perdre une quarantaine de secondes à Contador, une légère attaque de Cadel Evans, puis une autre de Contador qui se replace deux secondes devant Armstrong au général et enfin une attaque d’Andy Schleck vite réprimée comme celle de Cadel Evans. C’est tout pour trois étapes dans les Pyrénées. C’est tout et c’est bien maigre. Il n’y a pas de quoi sauter au plafond de joie. Tous les jours on a attendu. En vain. La grande explication est remise à plus tard ...
Certes on peut regretter cette conjoncture. Mais comme aime à le répéter Christian Prudhomme qui a construit le profil de l’épreuve : "Dans une série télévisée, on ne donne jamais le nom de l’assassin dès le premier épisode. On attend le dernier". Alors, attendons, mais cette situation est exaspérante. Sans vouloir jouer aux anciens, ou sont les Merckx, les Ocana, les Pingeon qui dynamitaient le Tour, dès qu’ils en avaient l’occasion, sans se demander de quoi demain sera fait ? Autre temps, autres mœurs.
Cette attitude des grands, on n’ose dire des « nains », comme l’avait écrit en 1961 Jacques Goddet après une grande étape des Pyrénées particulièrement escamotée par les coureurs d’alors, mais on n’y pense fortement ; cette attitude de certains coureurs, donc, est profitable aux audacieux. Seuls les coureurs français osent. Ils sont récompensés de leurs efforts. "Il fallait vraiment avoir envie de gagner aujourd’hui", a dit Pierrick Fedrigo après sa victoire. Avant d’ajouter : " Cette victoire comme celle des autres coureurs français n’est pas due à la réussite, mais c’est tout simplement une récompense".
Une récompense largement méritée car les coureurs nationaux ont été bien trop souvent vilipendés, alors qu’ils n’étaient pas à armes égales avec les coureurs de certaines nations, notamment vis-à-vis du dopage.
La course va maintenant prendre la direction de Limoges pour quelques étapes de plat avant d’aborder le massif vosgien qui va peut-être modifier le classement général car peu nombreux sont les coureurs qui ont reconnu le parcours de cette traversée de ce massif. C’est une erreur. Les Vosges ont souvent été déterminantes dans l’histoire du Tour. Mais ceci est un autre chapitre dont nous aurons l’occasion de parler dans les jours qui viennent.
A toutes et tous, bonne journée de repos. Comme les coureurs qui font un break ce lundi.
Jean-Paul
Merci pour vos chroniques !
Un lecteur enthousiaste
Sylvain
Rédigé par : Sylvain | 13 juillet 2009 à 10:34
A mon tour de vous remercier pour vos encouragements. Cordialement.
J.P.BROUCHON
Rédigé par : Jean-Paul Brouchon | 15 juillet 2009 à 16:39