Par Jean-Paul Brouchon
Le belge Tom Boonen et l’espagnol Alejandro Valverde ne savent toujours pas s’ils seront sur la ligne de départ du prochain Tour de France.
Contrôlé deux fois positif à la cocaïne, Tom Boonen a été déclaré indésirable par les organisateurs du Tour de France car " son image et son comportement sont incompatibles avec l’image du Tour de France et celle qu’un champion exceptionnel comme lui se doit de véhiculer ". Cette prise de position d’ASO a été applaudi par le secrétaire d’Etat aux Sports Bernard Laporte. Les employeurs de Boonen, Quick Step, ne l’entendent pas de cette oreille et vont dans les heures qui viennent porter cette affaire devant les tribunaux. D’une part, ils estiment qu’une absence de leur coureur sur le Tour (ce qui serait la deuxième consécutive) leur porte un grand préjudice financier évalué à deux millions d’Euros et d’autre part, ils s’appuient sur le fait que l’UCI a renoncé à ouvrir une enquête disciplinaire à l’encontre de leur coureur. Les avocats de Quick Step sont, de plus, confortés dans leur certitude par la justice belge qui a décidé de ne pas poursuivre Boonen sur le plan pénal. IL apparaît, en effet, à la lueur de certains experts que le taux de cocaïne relevé dans les urines de Boonen est si faible qu’il ne peut s’agir en aucun cas d’une prise volontaire mais d’un apport extérieur.
Quant à Valverde ...
ses avocats ont saisi le Tribunal Arbitral du Sport afin qu’il déclare incompétent celui du Comité Olympique Italien qui a suspendu pour une durée de deux ans le coureur espagnol de toute épreuve ayant lieu sur le territoire italien. Or une étape du Tour emprunte durant 88 km les routes italiennes contraignant ainsi Valverde, toujours englué dans l’affaire Puerto, à renoncer au Tour.
Dans le premier cas, Quick Step se moque totalement de l’éthique du Tour de France alors que l’UCI démontre une fois de plus l’immensité de son incapacité à résoudre ces problèmes-là. Tandis que dans le cas suivant, Valverde, protégé par la justice de son pays (le dossier Puerto, trois ans après son ouverture, est toujours en suspens et sans aucun doute recouvert de poussière dans un quelconque bureau) se moque du monde cycliste.
Le cyclisme traverse une bien mauvaise passe. Les seuls bénéficiaires de ces affaires sont les avocats qui, bien entendu, se font payer au prix fort sans poser la véritable question qui est pour Boonen : à-t-il absorbé par un moyen quelconque à deux reprises en moins d’un an de la cocaïne ? Et si la réponse est positive mérite-t-il une sanction ? Pour ma part la réponse est oui.
Dans le cas suivant, la question est : Valverde est-il impliqué ou non dans l’affaire Puerto ? Je suis incapable de répondre à cette question car la justice espagnole protége le coureur mais le Comité Olympique italien a trouvé la faille. Alors, pourquoi l’UCI tergiverse-t-elle tant à ce sujet ? Veut-elle préserver son Championnat du monde au détriment du Tour de France ? Tout porte à le croire. En attendant, on attend toujours la réaction du président de l’Union Internationale des coureurs cyclistes professionnels, le français Cédric Vasseur.
Comme un malheur ne vient jamais seul voici maintenant Steven Rooks qui, dans un livre qui lui est consacré, affirme avoir utilisé de l’EPO lors de sa carrière à partir de 1989. Le coureur hollandais avait terminé 2ème du Tour en 1988 derrière Delgado (le premier vainqueur positif-négatif de l’histoire du Tour) et septième du Tour 89.
Faut-il revoir tous les classements des épreuves cyclistes ?
Jean-Paul Brouchon
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