Par Jean-Paul Brouchon
Sylvain Chavanel, en intégrant au début de la saison la formation belge Quick Step savait qu’on ne lui demanderait pas de gagner le Tour de France mais d’être présent, et même très présent, lorsqu’une course lui aurait été désignée comme un objectif.
Deux grandes classiques, Milan-San Remo et le Tour des Flandres, sont déjà derrière nous et dans chacune de celles-ci Sylvain Chavanel a laissé son empreinte. Dans Milan-San Remo, on l’a vu se porter en tête dans le zone des Capi, puis aux abords de l’arrivée dans le Poggio pour préparer soit un sprint soit une attaque de son chef de file Tom Boonen.
Dans le Tour des Flandres, Sylvain Chavanel, à 75 km de l’arrivée, s’est propulsé à l’avant de la course afin de mieux maîtriser avec son équipe une course convoitée par beaucoup d’équipes. Rejoint par son équipier Stijn Devolder à 20 km de l’arrivée, alors que les hommes de tête ...
abordaient le célèbre Mur de Grammont, Chavanel comprit vite que son rôle du jour était celui d’équipier. Devolder en passant à sa hauteur lui adressa ces seuls mots : "Je veux gagner". Dès lors, Chavanel, qui vient d’arriver dans cette équipe belge ou la culture de la victoire est une marque de fabrique a vite compris qu’il devait mettre ses ambitions personnelles de côté et ne penser qu’à la future victoire de sa formation. Devolder s’est montré le meilleur dans le Mur de Grammont. Chavanel n’avait plus, et c’est ce qu’il a fait, qu’à protéger la fugue de Devolder.
Par son attitude, Sylvain Chavanel montrait à tous qu’il était parfaitement intégré à cette formation Quick Step et qu’il en a si vite compris tous les rouages que le public belge le considère comme l’un des siens. Certes Chavanel peut nourrir d’énormes regrets mais son professionnalisme est tel qu’il éludera la question longtemps encore.
La condition physique de Sylvain Chavanel étant la meilleure, se pose maintenant la question de sa participation à Paris-Roubaix. Au début de la saison, sa non-participation avait été décidée car Patrick Lefevère, le manager de Quick Step préférait le réserver pour les classiques ardennaises. Chavanel a exprimé publiquement son désir de participer à Paris-Roubaix, craignant d’être en moins bonne condition physique dans les Ardennes.
Sur la radio RTL-L’Equipe, ce lundi après-midi, Patrick Lefevère a confirmé la présence de Sylvain Chavanel sur la ligne de départ dimanche à Compiègne. La structure de Quick Step sera la même que pour le Tour des Flandres. Boonen, Chavanel et Devolder sont les trois cartes maîtresses de l'équipe. A chacun de saisir sa chance sans entraver la bonne marche de l’équipe.
Lefevère a donc satisfait au désir de son coureur qui a déjà couru deux fois Paris-Roubaix sans obtenir un résultat flatteur, mais qui, cette année, a une furieuse envie de bien s’y comporter. Le cyclisme français, qui retrouve des couleurs depuis le début de la saison - à telle enseigne que les journalistes nationaux sont plus nombreux que l’an passé sur les courses - va pouvoir vivre dimanche sur les pavés au rythme de Chavanel. Il y a si longtemps que le cyclisme national n’avait été à pareille fête que même la pluie, qui est annoncée dimanche prochain, ne ternira pas ce qui s’annonce comme devant être une grande journée. Nombreux sont en effet les déçus du Tour des Flandres qui ont un besoin urgent de redorer leur blason.
Jean-Paul Brouchon
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