Par Jean-Paul Brouchon
Sylvain Chavanel s’apprête à fêter son 30ème anniversaire (il est né le 30 juin 1979). Professionnel depuis dix ans (cinq ans sous la coupe de Jean-René Bernaudeau puis quatre ans chez Cofidis ), il fait désormais partie, à sa demande, de la formation belge Quick Step, celle dont le chef de file est l’ancien champion du monde Tom Boonen. Vainqueur d’une étape (Vichy), maillot jaune durant deux étapes, vainqueur du classement par points et enfin troisième du classement final du récent Paris-Nice, Sylvain Chavanel est incontestablement actuellement le meilleur français. Mais ce n’est pas lui qui succédera à Bernard Hinault au palmarès français du Tour de France...
Son aptitude à passer la haute montagne, condition nécessaire pour vaincre, est encore limitée. Certes il a terminé dixième à Luz-Ardiden en 2003 et septième à l’Alpe d’Huez en 2006. Ce n’est pas assez convaincant. D’ailleurs dès que Paris-Nice a pris cette année de la hauteur, Sylvain Chavanel a été dominé. Il a subi comme tous l’écrasante supériorité d’Alberto Contador dans la Montagne de Lure et n’a pu rejoindre le groupe de tête, lors de l’étape de Fayence après l’ascension du Col de Bourigaille, que grâce à ses énormes qualités de descendeur. Il est d’ailleurs considéré, à juste titre, comme le meilleur « dégringoleur » du peloton.
Sans doute Sylvain Chavanel va-t-il changer de registre. Son appartenance à la formation belge Quick Step va maintenant le diriger vers les classiques. Un domaine dans lequel il a déjà des références en ayant remporté l’an dernier A Travers les Flandres etLa Flèche Brabançonne, deux semi-classiques, totalement ignorées en France, mais dont tous les coureurs qui y ont participé se souviennent avec émotion. Ce ne sont que successions de petits monticules pavés, de traversées acrobatiques de villages, de routes balayées par un vent le plus souvent défavorable. Bref des parcours pour des coureurs au gros cœur comme Sylvain Chavanel.
Il n’est pas interdit dès lors de penser que le coureur français va encore briller dans les semaines qui viennent, celles qui correspondent à la période des classiques. Quant au Tour de France, il l’abordera en toute décontraction, sans l’obsession du classement final, mais avec la ferme intention de faire aussi bien que l’an dernier (vainqueur de l’étape de Montluçon et super combatif de l’épreuve ).
Jean-Paul Brouchon
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.