Dès la naissance de la compétition cycliste sur route ceux qui fabriquaient des bicyclettes se sont investis dans le partenariat. Il importait pour eux de démontrer qu’à l’époque où le cyclisme se pratiquait sur des chemins de terre, des routes recouvertes de pavés de bois ou des sentes de halage, leurs machines étaient les plus résistantes et les plus indestructibles. De la même façon les firmes de pneumatiques ont beaucoup travaillé pour présenter au public un matériel de qualité apte en particulier à vaincre les inconvénients liés au nombre élevé de crevaisons (réparation rapide du pneu, démontage et remontage dudit pneu sur la jante) ...
Ces firmes étaient si importantes qu’elles influaient sur le déroulement des courses. Henri Desgrange, directeur du Tour de France, décida en 1930 de créer les équipes nationales afin de se séparer des équipes de marques.
Les marques de cycles les plus populaires avaient pour nom
Jusqu’à la fin des années 60, l’industrie du cycle, malgré la disparition de nombreuses marques, maintient sa prédominance dans la constitution des équipes professionnelles.
En 1970, il y avait quinze grandes formations eu Europe et six faisaient appel à l’industrie du cycle en tant que co-sponsor : Peugeot-BP-Michelin, Fagor-Mercier-Hutchinson, WillemII-Gazelle, Frimatic-De Gribaldy-Wolber, Sonolor-Lejeune et Mars-Flandria.
Dix ans plus tard, en 1980, l’effort de l’industrie du cycle se poursuit. Sur treize grandes équipes, huit laissaient apparaître leur nom sur le maillot des coureurs : Renault-Gitane, Ti Raleigh-Creda, Puch-Sem-Campagnolo, Peugeot-Esso-Michelin, Daf Trucks-Lejeune, Splendor, Miko-Mercier et
En 1990, le nombre des grandes équipes était de vingt-deux, mais seule Castorama faisait apparaître Raleigh dans son organigramme tandis que Weinmann possèdait sa propre formation.
En 2000, l’industrie du cycle n’existait plus sur les maillots. Aucune des vingt grandes équipes ne fesait appel au cycle. Celui-ci était remplacé en priorité par les banques (Banesto, Rabobank, Crédit Agricole...) Cette année enfin, seules Cervelo (marque de cycles) et Skil-Shimano (Shimano est le fabriquant bien connu de composants du cycle) ont fait appel à l’industrie du cycle.
La bicyclette n’est plus un objet de locomotion. C’est devenu un objet de loisir et accessoirement de compétition. La plupart des marques françaises même les plus grandes ont disparues. Celles qui restent se battent pour survivre chaque jour dans une conjoncture de plus en plus difficile. Certaines d’entre elles ne sont plus que des usines d’assemblage de pièces fabriquées à l’étranger.
Paradoxalement subsiste l’attrait pour la compétition. Ce sont désormais les grandes épreuves qui perpétuent le renom du cyclisme. Ce sont elles qui font se déplacer en masse les spectateurs le long des routes empruntées par les coureurs. Ce sont elles qui font venir les télévisions sans lesquelles désormais le cyclisme serait comparable en France à ces sports devenus confidentiels, malgré leur succès intercontinentaux, parce que privés d’accès à la télévision.
Jean-Paul
1976.
Année de la canicule. Déambuler l'avenue de la Grande Armée reste toujours un plaisir. Patrick Pons, mort en course sur circuit, y tient un magasin de motos prisé. Cette artère consitute l'antre du deux-roues, à pédales ou motorisé. De Peugeot à Lejeune, on peut y essayer un Motobécane, un Gitane, un Mercier et même Oscar Hegg dispose encore d'une enseigne en haut à droite en montant vers l'Arc de Triomphe. Le test de comparaison permet à l'acquéreur de rentrer muni de l'engin convoité sûr de son fait.
Février 2010. Remonter le me^me tronçon de la Porte Maillot jusqu'à l'Etoile ne permet plus d'acheter vélo ou bicyclette, me^me Peugeot, dernier bastion a déposé les armes, réservant son espace à la motocyclette, dont la vente s'avèrere de fait plus lucrative.
Dans le même temps, Velob ouvre statsions sur stasions dans al capitale ou en province, et déplore le non-civisme d'usagers vandales. Lapierre, détenteur du contrat national signé avec la mairie de Paris, propose une offre pour des vélos lourds et assez peu maniables, le but étant naturellement et surtout de désengorger la ville-lumière de sa pollution et de son trafic anarchique. Au même instant, Copenhague se targue du statut imprenable de ville verte, au multiples pistes cyclables et dépourvue d'embouteillages.
Eddy Merckx a vendu sa marque de vélos haut de gamme à un groupe néderlandais à l'automne 2008, son fils Axel, qui aurait pu reprendre l'affaire plutôt en bonne santé, mais ayant décidé de vivre avec son épouse au Canada sa carrière achevée, le laissa sans solution interne. Propriétaire de plus de temps, il promeut les Tour du Qatar et d'Oman.
Quelle marque de cycles responsable va-t-elle en 2011 se jeter à corps perdu dans une compétition risquée et sans visibilité à cinq ans ?
La réponse, hélas, semble connue : aucune.
Rédigé par : Hervé Caillaud | 13 février 2010 à 22:52
Billet très juste et sujet bien contraire à l'esprit du moment ou le vert est partout. Le vélo (le vrai, possédé, bichonné et monté par son propriétaire, et non un vélib emprunté à une station et payé par la pub) pourrait prendre une place importante, et les marques (ou les enseignes de distribution) devraient être les partenaire du plus grand outil publicitaire (et peut-etre de recherche) pour le secteur. Comparons avec le sport automobile ou la moto ou le plupart des écuries sont détenus par les marques fabricants!
Cependant, dans la liste des équipes de cette année il faut rajouter la nouvelle équipe de LA, Radioshack, dans lequel le fabricant américain Trek est un des sponsors et figure au premier plan sur les maillots.
Malheureusement nous sommes loin en France d'une équipe comme la Britannique Rapha-Condor-Sharp. Cette équipe, évoluant en UCI Continental Tour, est détenu entre le fabricant de vélos Britannique Condor et la marque de vêtements cycliste Rapha, avec en prime une esthétique à couper le souffle qui nous remonte justement a cette époque ou l'industrie du cycle avait sa prédominance dans la constitution des équipes cyclistes..........
Rédigé par : Caspar Vredenbregt | 17 février 2010 à 18:41