Pluie, chutes, blessures, abandons : la 9ème étape du Tour 2011, entre entre Issoire et Saint-Flour, restera dans les annales.
" Issoire...d'eau " ! Si on devait résumer le début du film de la 9ème étape, Issoire/Saint-Flour - 208 km, c'est au film de Just Jaeckin qu'on emprunterait le titre de cette folle journée couronnée par le maillot jaune du français Thomas Voeckler. La veille, il avait plu toute la nuit sur l'Auvergne et pour la journée, les prévisions de la météo n'étaient guère optimistes : " Temps variable, risque de pluie, nuages bas, averses éparses. " Bref, quand, à 12h10, le peloton s'est élancé d'Issoire, on n'y voyait... goutte ! Conséquences : des chutes en série, dont la plus spectaculaire se produisit au kilomètre 102 ...
Peu avant le départ, engoncé dans son blouson marron de l'organisation, le double vainqueur du Tour (en 1975 et 1977) Bernard Thévenet, désormais préposé aux relations publiques du Tour avec Bernard Hinault, mettait les choses au point : " J'avais la réputation d'aimer la pluie quand je courais parce qu'à mon premier Tour, en 1970, j'avais gagné à La Mongie sous la flotte et dans le brouillard. Mais, en réalité, même si on dit que certains coureurs apprécient la pluie, c'est faux : la pluie, ou la grosse chaleur, c'est pareil, c'est l'enfer... Avec la pluie, il y a souvent le froid et le brouillard, tu ne vois rien. Ca freine tout le temps et, bien sûr, beaucoup moins bien. L'adhérence est beaucoup moins bonne. La flotte qui remonte des roues projette de la poussière et des micros-résidus de sable. C'est comme ça, que dans le Tour 71, au Col de Mende, on est tous tombés : on tirait sur les patins, mais ça ne freinait pas. Mon pire souvenir reste la descente du Col du Soulor, dans les Pyrénées, l'année suivante, où je me suis assommé sur un mur. En plus, avec la pluie, tu bouffes énormément d'influx nerveux et tu arrives détruit ".
Mais, paradoxalement, pris dans les éléments, certains coureurs se révélent. " Sous la flotte, un bon descendeur peut gagner autant qu'un bon grimpeur ", confirme Bernard Thévenet. Et de donner en exemple, l'Italien Paolo Salvoldelli, qui, malgré deux minutes de retard, remporta, en 2005, son deuxième Tour d'Italie dans la descente du Col de la Fineste. Sous la pluie...
Philippe de La Grange
Les abandons sur chutes de la 9ème étape
Amets Txurruka (Euskaltel - Euskadi )
Jurgen Van Den Broeck (Omega Pharma - Lotto)
Frederik Willems (Omega Pharma - Lotto)
David Zabriskie (Team Garmin - Cervelo)
Alexandre Vinokourov (Astana)
Pavel Brutt (Katusha)
Wouter Poels (Vacansoleil - DCM)
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