Comme
beaucoup de téléspectateurs, Roger Pingeon (73 ans), vainqueur du Tour de
France 1967, a assisté, incrédule, à l’incroyable performance de Chris Froome
sur les pentes du Mont Ventoux. Il s’étonne de l’efficacité exceptionnelle du
Britannique.
" Ce qui me chagrine, relève-t-il, c’est le braquet. C’est un hiatus. Le gars mouline dans le vide sans s’essouffler, et contre la montre il emmène un braquet très grand ! Quand on mouline, on s’étouffe, mais lui ne se met pas dans le rouge. Il est sec comme un haricot, il a peu de muscles et l’on ne sait pas où il va prendre cette puissance. C’est ça qui me frappe. C’est complètement antinomique. Il n’y a pas un exemple comme lui dans le vélo jusqu’à présent. Armstrong, lui, moulinait tout le temps : en montagne et contre la montre. C’était plus logique. Fromme est à l’opposé, c’est un grand mystère".
Et Pingeon d’enchaîner :
"Quand tu portes une attaque comme lui, tu as le palpitant qui monte à 200 pulsations et tu exploses. Pas lui ! Il n’est pas fait comme les autres. De plus, il n’a rien pour lui sur le vélo : il n’est pas beau à voir, il a les bras écartés, il balance la tête dans tous les sens"…
Comme Antoine Vayer *, Roger Pingeon regrette que l’on ne connaisse pas officiellement la VO2max de Froome. Cela couperait court à toutes les insinuations et extrapolations.
"C’était déjà pareil à l’époque avec Rominger, Indurain, Moreau. Pourquoi ? Avec Froome, y a-t-il quelque chose à cacher ? Il a un rapport poids/puissance favorable mais d’autres aussi et ils ne sont pas aussi efficaces et impressionnants. Il n’y a aucun exemple comme lui. Avec son style désordonné, il gaspille en plus de l’énergie ! Ce n’est pas une belle image pour le vélo"…
Certains évoquent l’aicar, cette nouvelle molécule d’origine incertaine qui circule déjà dans les miieux sportifs et qui échappe encore aux contrôles antidopage. "Les deux Belkin (réd. Mollema et Ten Dam) ne sont pas à leur place. C’est une autre surprise pour moi"…, conclut Pingeon.
Bertrand Duboux
* Antoine Vayer est professeur d’EPS à Plérin (Bretagne). Il fut l’entraîneur de l’équipe Festina (1995-98). Spécialiste de la performance. A créé AlternatiV, cellule de recherche, d’entraînement et de communication. Actuellement chroniqueur pour Le Monde.
Salut Bertrand,
j'ai remarqué une faute de frappe: "les miieux sportifs"
Rédigé par : thomas | 15 juillet 2013 à 23:27
Avec un démarrage pareil Froome pourrait faire pilote de Formule 1 !
Rédigé par : Michel | 21 juillet 2013 à 19:53