Sylvain Chavanel ne s’est pas contenté de sa victoire à Spa et du port du maillot jaune durant une journée. Il récidive aux Rousses, terme de l’étape du jour du Tour de France. Non seulement il gagne l’étape mais encore il endosse le maillot jaune.
Cette journée était faite pour le cyclisme français avec au programme de la moyenne montagne dans le massif jurassien sur une courte distance : 166 km. Sylvain Chavanel, nullement éprouvé par la perte de la première place au classement général au cours de l’étape des pavés, avait promis qu’il n’attendrait pas longtemps avant de se porter à nouveau à l’attaque pour gagner une nouvelle fois. Il est né pour l’offensive et le justifie une fois de plus dans ce Tour.
La conjoncture lui était favorable puisqu’il apparaissait aux yeux de tous que les candidats à la victoire finale attendraient un parcours beaucoup plus pentu pour placer leurs premières banderilles. La place était donc libre pour les coureurs audacieux comme lui.
On ne peut s’empêcher d’être admiratif devant la nouvelle performance de Chavanel. Relevé avec une fracture du crâne lors de Liège-Bastogne-Liège, il s’est astreint ensuite à un travail de romain pour redevenir ce qu’il fut. Séances de home-traineur d’abord puis séances d’entraînement sur le vélo de plus en plus longues et surtout une volonté sans faille pour démontrer à son staff qu’il était capable de courir le Tour non pour être le neuvième homme de l’équipe mais pour être un acteur important de l’épreuve. Convaincu de la pugnacité de son coureur, Patrick Lefévère son manager, a accepté de relever le défi car c’était un défi. Bien lui en a pris.
Sylvain Chavanel est considéré depuis longtemps comme un bon coureur, le meilleur du cyclisme national. Malheureusement, son palmarès n’est pas à la hauteur des espoirs placés en lui au début de sa carrière. Maintenant, à 31 ans, il a acquis maturité et science de la course. Il a su quitter le groupe des candidats à la victoire finale lorsqu’il s’est rendu compte que les meilleurs n’entendaient que temporiser au cours de cette étape. Autrement dit la route était libre pour tenter l’une de ses offensives dont il a le secret. Il a dépassé un à un les échappés du début de course et a obtenu sa deuxième victoire d’étape sur le Tour. Il rejoint ainsi Laurent Jalabert deux fois victorieux en 2001 (à Verdun et à Colmar).
Chavanel n’a pas été le seul cycliste français à se mettre en évidence. Son équipier et compagnon de chambre de la Quick Step, Jérôme Pineau, a conservé son maillot de meilleur grimpeur à l’issue d’une longue échappée initiée dés le départ donné. Samuel Dumoulin faisait partie de cette échappée initiale. La formation Bbox a longtemps fait le tempo pour rejoindre les offensifs de la première heure et finalement n'a été récompensée que par la quatrième place à l’étape du champion de France, Thomas Voeckler. Mathieu Perget émerge en fin de parcours.
De toute évidence, certains coureurs nationaux savent dans ce Tour prendre le taureau par les cornes. On sait très bien que cette année pas un d’entre eux ne gagnera le Tour mais quand les circonstances s’y prêtent ils jouent leur rôle d’animateurs quand ils n’obtiennent pas des succès comme Chavanel.
Demain sera un tout autre jour avec une étape de haute montagne et une arrivée en altitude à Morzine-Avoriaz. On y attend une lutte entre les meilleurs. Lance Armstrong a beaucoup impressionné lors de l’ascension de la dernière difficulté. Bien qu’esseulé (son équipe connaît-elle des problèmes ?) l’Américain a grimpé la pente bouche fermée, sans rechercher d’oxygène avec une cadence de pédalage très régulière. Il sera très passionnant de le suivre demain dans la montée d’Avoriaz aux côtés des Alberto Contador, Cadel Evans, Andy Schleck et des autres grimpeurs espagnols de renom du peloton.
Jean-Paul
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