Et
de six. Six victoires d’étape pour les coureurs tricolores et la troisième consécutive
dans les Pyrénées avec Pierrick Fedrigo après Christophe Riblon et Thomas
Voeckler.
Décidemment ces coureurs-là, las d’être moqués, las de subir ont pris
dans ce Tour l’attitude de l’attaque. Ils ne supportent plus les événements
mais ils les provoquent.
Cette étape de Luchon à Pau était l’étape du Centenaire. Il y a 100 ans en effet, le Tour, le 21 juillet 1910, empruntait les quatre grands cols pyrénéens Peyresourde, Aspin, Tourmalet et Aubisque. Ces cols sont maintenant connus du monde entier grâce au Tour et aux efforts, aux drames, aux exploits qui en ont été le théâtre. On attendait beaucoup de cette étape. Sans doute trop ...
Les ténors
de la course sont restés groupés. Pas de chevauchée fantastique donc mais fort
heureusement Lance Armstrong lui-même a pris le taureau par les cornes dans un
ultime sursaut d’orgueil pour ne pas quitter le Tour en ayant été un acteur
passif.
Armstrong
à 14 kilomètres du sommet a initié la « bonne » échappée, celle qui
arrive au terme de l’étape. Une échappée à dix avec trois coureurs nationaux :
Fedrigo, Moreau et Casar. Certes, dans les ascensions, on s’est vite rendu
compte que l’Armstrong de 2010 n’avait rien à voir avec celui de ses tours
victorieux. Le pédalage est peut-être le même mais l’efficacité n’est plus la même. Armstrong s’est offert un bain de foule
à défaut de remporter une étape qu’il désirait plus que tout. Il n’a pas eu la
satisfaction non plus de passer en tête au sommet du Tourmalet et de l’Aubisque
et d’inscrire ainsi son nom au palmarès de ces cols mythiques. Pour la première
fois depuis le départ de Rotterdam, on le voyait à l’avant de la course et c’en
était presque pathétique. Ce baroud d’honneur est à mettre à son actif mais il
fut réalisé alors que les deux principaux acteurs du Tour Contador et Schleck
avaient une fois de plus décidé de retarder leur futur duel en attendant une
autre opportunité pour désigner le meilleur d’entre eux.
Toujours
opportuniste, Pierrick Fedrigo a su saisir l’occasion. Il obtient à Pau la
troisième victoire d’étape de sa carrière après celle de Gap et celle de Tarbes
qui comportait déjà l’ascension d’Aspin et du Tourmalet. C’est aussi la deuxième
victoire consécutive pour sa formation Bbox, toujours à la recherche d’un
partenaire pour l’an prochain. La joie est d’autant plus grande dans cette équipe
qu’Anthony Charteau a réussi à conserver le maillot des grimpeurs. Il ne s’agit,
certes, que d’un classement annexe mais dans le contexte actuel du cyclisme
national, il revêt une importance considérable.
On
reste donc un peu déçu par le déroulement de cette étape, une déception amoindrie
par la victoire de Fedrigo mais rehaussée par le fait qu’après une paloise
journée de repos, le duel Contador-Schleck aura enfin lieu jeudi sur les pentes
de Marie Blanque, du Soulor et du Tourmalet ou sera jugée l’arrivée. Andy
Schleck l’a promis. Il est vrai qu’après avoir fait la paix avec Contador (
bises et serrement de main devant les caméras de la télévision ) le
luxembourgeois n’a plus le choix. L’étape de jeudi est la dernière au cours de
laquelle il peut envisager de renverser la tendance. Il possède 8 secondes de
retard au classement général. C’est donc à lui, s’il veut remporter le Tour, de
jouer au chamboule-tout. Il devra jouer très fin car son équipe donne d’inquiétants
signes de fatigue au contraire de celle de son principal adversaire. Tous les
autres concurrents maintenant sont sur le Tour pour les accessits ou plus
simplement pour terminer une épreuve éprouvante qui aura donné beaucoup de
satisfactions.
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