Cette
année, il y aura 27 secteurs pavés dont la longueur totale est de 52,9 km.
Les
plus caractéristiques sont Arenberg et Le Carrefour de l’Arbre
Situé
au km 164 soit à 90 de l’arrivée
De
son vrai nom « La Drève des Boules d’Hérin ».
Drève
est un vieux nom français signifiant chemin.
Longueur :
2400 m
C’est
une longue ligne droite s’enfonçant dans la forêt de Raismes utilisée autrefois
pour aller d’un village à l’autre et plus récemment par les mineurs pour se
rendre aux puits d’Arenberg. C’est le chemin qu’empruntait chaque jour Jean
Stablinski pour se rendre à la mine.
La difficulté de cette « trouée » provient du fait qu’elle est construite sur des marécages ...
De ce fait les pavés sont particulièrement
disjoints sans qu’ils soit possible d’améliorer la situation. D’ailleurs la
circulation est totalement interdite en temps normal à tous véhicules sauf le
jour de Paris-Roubaix ou ne sont admises que les voitures de la direction de
course, des commissaires et des directeurs sportifs.
Comme
il est pratiquement impossible de dépanner un coureur en cas de chute ou de
crevaison, les directeurs sportifs placent des membres de leur staff dans cette
trouée et à sa sortie avec des roues de secours dans les mains pour aider le
coureur accidenté.
La
foule, toujours nombreuse, est canalisée par des barrières ou des cordons.
Il
convient pour le coureur qui vise la victoire d’aborder ce secteur stratégique
en tête de la course afin d’éviter la chute ou le dérapage du concurrent le précédant.
15
km avant cette trouée, le peloton devient subitement nerveux. L’allure est
considérable. Chacun veut occuper les premières places. Les chutes sont alors
nombreuses. Il ne faut surtout pas avoir peur. C’est vraiment une lutte intense
d’homme à homme bien souvent épaule contre épaule à plus de 50 km/h. Dans le
trouée, il faut avoir de la puissance pour passer ces maudits pavés, oublier
les tressautements du vélo, et surtout faire attention à l’endroit ou on place ses roues en évitant
soigneusement les trous ( Joop Zoetemelk
porte encore sur le visage une cicatrice, conséquence d’une chute la tête
la première dans un trou empli d’eau ).
A
la sortie de ce secteur, il reste encore 90 km avant d’atteindre Roubaix. Sur
la longue ligne droite bien goudronnée, le coureur fait d’abord le bilan de
lui-même. Est-il bien ? A-t-il toujours de bonnes sensations ? Son vélo
a-t-il souffert ? Il est temps aussi de se restaurer à la va-vite car le
prochain secteur pavé arrive vite. Le coureur fait aussi une rapide évaluation
de ceux qui l’entourent. Qui est là ? Qui n’est pas là ? C’est le
moment où s’impose peut-être un choix tactique suivant le nombre et la qualité
des coureurs qui composent le groupe de tête.
Le
Carrefour de l’Arbre
De
son vrai nom « Pavé de Luchin » mais appelé Carrefour de l’Arbre car à
son extrémité il y a un arbre plus que centenaire auquel est adossé un
restaurant. Jadis c’était un petit bistrot de campagne où les ouvriers
agricoles et les routiers venaient boire leur café. Il était tenu par une
vieille dame, Juliette, qui à l’occasion de Paris-Roubaix se faisait aider par
quelques voisins et faisait sa recette de l’année. Juliette est morte. Le café
a été abandonné. Le toit s’est même effondré jusqu’au moment ou un jeune couple
a remonté l’affaire ( ambiance Paris-Roubaix garantie avec nombre de photos de
futurs vainqueurs devant l’établissement ).
Longueur :
2100 m
On
y accède par la rue de Cysoing à Camphin. Le début est très dur avec une suite
de pavés très disjoints et un enchaînement de virages serrés ( chute d’Hushvod
l’an dernier dans le dernier gauche ) puis c’est une longue ligne droite en
faux-plat montant jusqu’au carrefour. Situé à 15 km de l’arrivée, il détermine
bien souvent le vainqueur. Eddy Merckx, Marc Madiot, Cancellara en 2006 et O’Grady
en 2007 y ont forgé leur succès.
Sortir
en tête du Carrefour de l’Arbre, c’est être assuré d’une belle place sur le vélodrome
de Roubaix.
Le
Carrefour de l’Arbre, c’est aussi un lieu de convivialité extraordinaire.
Belges, Allemands, Hollandais, Français s’y retrouvent chaque année avec
plaisir. Mais l’an dernier on a dépassé les bornes. Des spectateurs avinés ont
jeté des verres de bière sur¨Pozzato. Du coup cette année, il n’y aura pas de
vente d’alcool dans les environs et des gendarmes français et flamands
surveilleront la foule.
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