En 1972, la lutte annoncée Merckx-Ocana ne se produit
pas. Elle se transforme en un duel Guimard-Merckx. Dans les Pyrénées, Merckx
est irrité de voir Guimard toujours collé à sa roue même dans les ascensions
les plus rudes Au cours de la première étape de haute montagne Bayonne-Pau,
Merckx accélère l’allure en vue du sommet du col de l’Aubisque et poursuit son
effort dans la descente acrobatique et dangereuse du balcon du Soulor. Ocana
qui a crevé dans le Soulor est en chasse en compagnie d’Alain Santy et de
Bernard Thevenet. Le temps est beau, la route sèche, Merckx comme à son
habitude dégringole à grande vitesse entraînant dans son sillage Guimard,
Hézard, Poulidor, Gimondi et Zoetemelk. A l’entrée d’Arthez-d’Asson alors que
la descente est presque terminée Ocana, gêné par des voitures mal garées
modifie sa trajectoire et se retrouve à terre
...
Santy et Thevenet ne peuvent
l’éviter. Ocana se relève et repart aussitôt. Santy reste à terre, victime
d’une fracture d’une vertèbre cervicale qui le contraindra à porter une minerve
durant six mois. Thevenet se relève mais dans un état second.
Vingt kilomètres plus loin, Thevenet fait venir son
directeur sportif auprès de lui. La conversation s’engage entre les deux
hommes.
B.T : Qu’est-ce que je fais là ?
G.P. : Tu es sur le Tour de France. Tu es tombé mais
tout va bien. Tu vas pouvoir terminer l’étape.
B.T : Vous êtes sûr que je suis sur le Tour ?
G.P. : Oui. Oui. Tu vas bien. C’est l’essentiel.
L’arrivée n’est plus très loin maintenant.
Bernard Thevenet sans avoir complètement repris ses esprits termine
15° de cette étape à six minutes du vainqueur Yves Hézard et passe la nuit à
l’hôpital ou l’on ne décèle aucune fracture. Le lendemain, contre l’avis des
médecins, il quitte l’hôpital et poursuit sa route dans le Tour. Quatre jours
plus tard il gagne l’étape du Ventoux devant Eddy Merckx.
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