Par Jean-Paul Brouchon (A New-York)
En voyage aux Etats-Unis, Jean-Paul Brouchon traque toutes les infos sur le cyclisme : une émission de télévision sur Lance Armstrong, les coursiers à New-York, le look des vélos, la visite du circuit du prochain championnat américain, à Philadelphie. Chez les Ammisch, il a même tenté de faire connaissance avec les proches de Landis...
Hello boys. Je poursuis mon voyage aux Etats-Unis Je suis pour le moment à Philadelphie, la ville où a été rédigée et décrétée la déclaration d'Indépendance, premier acte fondateur du pays.
Hier soir, je l’ai vu "le" Lance Armstrong. C’était au cours d'une émission consacrée au Giro et qui est diffusée tous les soirs sur le câble de 21h a 23h, soit 10 heures apres l’ arrivée de l’étape. Cette émission reprend les grands moments du direct en les assaisonnant a la sauce américaine. Pour la première étape, le contre-la-montre par équipes, je n’ ai vu que les dix premières équipes du classement final et juste une bribe sur l'équipe Bbox Bouygues parce qu’ils étaient a le neuvième place à un classement intermédiaire
J'ai trouvé Armstrong encore un peu lourd. Son coup de pédale n'a pas la fluidité de celui de Bassso, par exemple ...
Je pense que le monteur du sujet a été gentil avec Amrstrong car on ne l'a vu que très furtivement prendre un relai a la tête de son équipe comme il le faisait jadis plus souvent qu'à son tour. Aux abords de l’arrivée, Leipheimer d’abord puis Horner ont rapidement jeté un regard sur le côté pour voir si Armstrong arrivait à leur hauteur afin que le boss passe le premier de son équipe la ligne d’arrivée. Je crois bien que Leipheimer et Horner ont ralenti un peu.
J'ai trouvé aussi que Amrstrong en faisait a sa guise avec son sponsor. Il etait le seul de son équipe a porter un casque noir et jaune aux couleurs de sa fondation Livestrong et de son magasin de cycles. Sur le côté était écrit "Livestrong" et au milieu "Mellow Johnny’ s". Même scénario lors de l’interview apres la course : il porte une casquette de son commerce bien vissée sur le crane alors que Leipheimer arbore une casquette "Astana".
L'Américain n’apporte pas grand chose au cours de cette interview. Il se dit content de retrouver cette spécialité, mais ne révèle rien sur ses sensations ni sur le braquet utilisé ni sur sa forme. Il annonce tout de même que son équipe ne vivra pas un long stage préparatoire au Tour de France comme il le faisait jadis. Pas un mot non plus sur la naissance de son quatrième enfant qui doit intervenir pendant la dernière semaine du Giro.
En revanche, Leipheimer est beaucoup plus loquace. Il court pour la gagne, c’est sûr. Il sera prêt, affirme-t-il, à défendre ses chances jusqu’ au bout. Certes il n'a pas une grande expérience de la course en Italie, mais il compte sur la totalité de l’ equipe pour l’aider. Il semble donc que si dans cette équipe Astana le boss c'est Armstrong, sur la route pour la victoire, c'est Leipheimer l’ éxécuteur des hautes oeuvres.
Encore un mot avant de clore ce chapitre pour vous dire que cette émission est réglée comme du papier à musique. Le cycle, immuable, est de 10 minutes de course et 3 de publicité, pas plus laide d'ailleurs que celles que l'on voit en France durant le Tour, ce qui donne pour deux heures a peu près vingt minutes de pub. Dans ces vingt minutes, je mets l'autopromotion de la chaîne, laquelle affirme tout dire sur le retour de Armstrong, une autopromotion où l’on voit une clavicule bien effritée et ensuite un long cheminement de points de suture. C'est impressionnant, mais on ne sait pas à qui est ce corps blessé. Peut-être suis-je un peu trop tatillon, mais je n'ai jamais vu le visage de ce blessé...
En arrivant sur le sol américain je me suis demandé commemt on pouvait pratiquer le cyclisme au milieu d’une circulation aussi dense. A New-York, le cycliste n'est pas une incongruité dans la Cinquième Avenue. On en voit tous les jours. Ce sont des cyclistes qui ont tous un casque sur la tête, qui ne roulent pas sur les trottoirs et qui ne grillent pas les feux rouges. Les automobilistes les respectent comme ils respectent les piétons. Même les coursiers, qui ont une habileté incroyable sur leur vélo, sont respectés et respectent les autres. Ici pas de coups de pied dans les voitures ou insultes diverses... J'ai remarqué, en outre, que tous ces utilisateurs de bicyclettes ont du matériel haut de gamme et en bon état. IL est vrai qu'aux Etats-Unis le matériel cycliste est moitié prix par rapport a la France.
J’ai remarqué aussi que beaucoup de cyclistes avaient des triples plateaux à l’avant pour mieux négocier les fortes dénivellations de la ville. Quant aux coursiers, ils utilisent le plus souvent un modèle fabriqué par "Canandole" avec un guidon très étroit et plat, pas de changement de vitesse, un seul frein à l’avant et frein a l’arrière en pédalant a l’envers. C’est terriblement efficace, mais il faut avoit une grande force au niveau des reins car ces cyclistes-là roulent droit en toute circonstance.
Toutes les grandes villes ferment le samedi et le dimanche une petite partie de leur territoire et on dispute des courses sur ce circuit improvisé. Soit des courses en ligne, soit des courses contre-la-montre avec une multitude de catégories suivant l’âge et le sexe. On s’inscrit sur Internet, on reçoit un numero de code et en arrivant sur le lieu de départ il suffit de taper son numero de code sur une machine électronique pour voir apparaître son dossard. Ces courses sont toutes organisées au profit d'associations caritatives. Le droit d’engagememt est élevé, mais le public se presse a ces courses. Les bénefices sont connus de tous. Ainsi "Livestrong" organise cette année trois manifestations de ce type a Seattle, San Jose et Philadelphie. Grâce à cela, "Livestrong" a déjà recolté 50 millions de dollars depuis 2005, avec un droit d'engagement de 250 dollars minimum, soit près de 200 euros minimum, car il est bien vu de donner plus que le minimum.
J'ai vu le circuit du prochain Championnat américain du 25 juin prochain, a Philadelphie. C'est un circuit pas facile avec une superbe montée juste avant l'arrivée. Ce n'est pas à mon avis pour les sprinteurs. L’entrée est gratuite, mais comme ici tout se paye, celui qui veut faire un tour de circuit pendant la course doit débourser 100 dollars. Après son tour de circuit une petite coupe de vin pétillant lui sera offerte pour fêter l’événement.
Enfin, j'ai lu dans un journal qui daigne parler de cyclisme que Chris Vandevelde, à mon avis, le coureur de demain avec Andy Schleck, aura, pour 2009, le calendrier suivant : 43 jours de course avant le Tour de France, avec Le Tour de Californie, Castille et Leon, Pays Basque, Ardennaises et Giro. Soit moins de jours de course que l’an dernier, mais avec plus de camps d’entraînement; 46 jours au lieu de 38.
J'ai lu aussi que Johann Bruyneel avait donné comme principaux rivaux de son équipe Astana pour le Tour de France les coureurs suivants :
1) Andy Schleck
2) Carlos Sastre
3) Cadel Evans
4) Christian Vandevelde
5) Alejandro Valverde
6) Denis Menchov
7) Franck Schleck
Il n y a pas un seul italien. Bruyneel changera d'avis très certainement après le Giro.
P.S Chez les Ammisch, je n ai pas vu les proches de Landis. Ils ne doivent pas être très fier de leur parent, eux pour lesquels la tricherie est inconcevable, surtout avec un vélo, objet banni, car représentant le confort !
A bientôt sur ce blog, mais de France, car il faut bien rentrer au bercail !
Jean-Paul Brouchon
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