Par Jean-Paul Brouchon
Les Championnats du monde de cyclisme viennent de le prouver une fois de plus : l’équipe de France, celle qui gagne tous sports confondus, est bien celle de cyclisme sur piste. Les pistards tricolores reviennent de la piste polonaise de Pruszkow, dans la banlieue de Varsovie, nantis de six médailles. Ils sont à la deuxième place au tableau des nations, devancés seulement par l’Australie...
Les six médailles sont l’œuvre de :
- Or : Gregory Beaugé, Kevin Sireau et Mickaël Bourgain pour la vitesse par équipes, Gregory Beaugé pour la vitesse individuelle et Morgan Kneisky pour l’épreuve du scratch.
- Argent : Clara Sanchez en keirin féminin et François Pervis en keirin masculin
- Bronze : Kevin Sireau en vitesse individuelle.
Ces résultats, qui font suite à beaucoup d’autres tout aussi remarquables (est-il utile de rappeler les palmarès de Daniel Morelon, Arnaud Tournant, Florian Rousseau ou Laurent Gané ?), sont le fruit d’un remarquable travail d’ensemble fourni pratiquement dans l’indifférence générale.
Il n’existe que deux pôles de haut niveau en France pour les pistards : L’INSEP, dirigé par Florian Rousseau, et Hyères, dirigé par Benoît Vêtu. L’INSEP n'a qu'une minuscule piste que les dirigeants n’osent montrer aux délégations étrangères tant ils ont honte de la grande vétusté des installations. A Hyères, des aménagements ont rendu ce vélodrome beaucoup plus agréable à fréquenter, mais dans l’un comme dans l’autre cas les athlètes ne disposent pas d’installations dignes de leur statut et de leur palmarès.
Car la France, dont le cyclisme sur piste est un grand pourvoyeur de médailles, ne dispose pas de vrai vélodrome couvert.
Lorsque Daniel Morelon fut champion olympique pour la deuxième fois à Munich, en 1972, Georges Pompidou, alors président de la République, lui promit publiquement la construction d’un vélodrome. Ce vélodrome est toujours à l’état de projet. Il paraît que depuis l’échec de Paris à l’organisation des Jeux Olympiques, seuls le stade nautique et le vélodrome seront édifiés. Les jours passent, les candidatures sérieuses se font jour mais rien n’est encore sorti de terre. On préfère sans doute chauffer les pelouses en cas de grand froid du médiocre Championnat de France de football !
Habitués à l’indifférence, les pistards vont bien vite retourner à leurs pitoyables installations. On ne les verra pas dans les émissions de la télévision qui font de l’audience, on ne les entendra pas dans les grandes émissions de radio. Ils ont mieux à faire. Ils préparent déjà les Jeux Olympiques de Londres 2012 avec la ferme intention d’y briller comme le firent leurs aînés...
Jean-Paul Brouchon
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