1896 : Josef Fisher (Allemagne)
C’est le premier vainqueur. Auparavant, il avait remporté, en 1893, Moscou-Saint-Petersbourg. Vainqueur de Bordeaux-Paris 1900 et 15ème du premier Tour de France en 1903. Devenu chauffeur de taxi à Paris, il dut quitter la capitale en 1914 car, de nationalité allemande, il était mobilisé par l’armée de son pays. Il est mort à Berlin, en 1953, à l’âge de 88 ans.
1908 : Cyrille Van Hauwaert (Belgique)
C’est le premier belge vainqueur de l’épreuve. La course est disputée dans des conditions climatiques difficiles avec des averses de neige, de grêle et une pluie glaciale.
1912 : Charles Crupelandt (France)
C’est le seul roubaisien vainqueur de l’épreuve. Il triomphe également en 1914. Il décède en 1955 dans le dénuement le plus extrême ayant du subir l’amputation des deux jambes. Le dernier secteur pavé du parcours, juste avant l’entrée du vélodrome, porte son nom.
1919 : Henri Pélissier (France)
Le parcours, bien que modifié, ne peut qu’emprunter des secteurs durement touchés par la guerre. Trois coureurs se présentent au passage à niveau de Lesquin, aux abords de l’arrivée : Pélissier, Thys et Barthelemy. Un train obstrue le passage. Ce train ne démarrant pas assez vite au goût de Pélissier, celui-ci, vélo sur l’épaule, saute la barrière, monte dans un wagon, traverse un compartiment et redescend sur la route. Avec un temps de retard, Thys et Barthelemy le suivent et le rejoignent. Pélissier les bat au sprint sur le vélodrome.
1928 : André Leducq (France)
Il met fin à une longue série de victoires belges et suisses. C’est son premier succès d’envergure après le championnat du monde des amateurs et avant ses exploits dans le Tour de France.
1934 : Gaston Rebry (Belgique)
Roger Lapébie, ceint du maillot de champion de France, franchit la ligne le premier. On joue la Marseillaise en son honneur. Mais il est déclassé pour avoir, aux abords de l’arrivée, ayant crevé de la roue avant, utilisé le vélo d’une spectatrice pour le remplacer un peu plus loin par une machine plus apte à la compétition cycliste. Or, à l’époque, le changement de machine était interdit.
1940. 1941. 1942.
En raison de l’occupation allemande, Paris-Roubaix n’est pas organisée mais remplacée par Le Mans-Paris en 1940, Paris-Reims en 1941 et 1942.
L’épreuve renaît en 1943.
1948 :
Rik Van Steenbergen (Belgique). C’est la première de ses deux victoires à la moyenne record de 44,350 km/h
1949 : André Mahé (France) et Serce Coppi (Italie)
Trois coureurs se présentent à l’entrée du vélodrome pour se disputer la victoire : Mahé, Coppi et Leenen. Un fonctionnaire de police les oriente dans une mauvaise direction. Ils se perdent derrière le vélodrome et ne réapparaissent qu’après avoir franchi la petite porte de la tribune de presse. Mahé gagne le sprint. Quelques instants plus tard, par la bonne voie, Serce Coppi, le frère de Fausto, gagne le sprint du peloton. Les Italiens déposent aussitôt une réclamation. Selon eux, Mahé n’a pas roulé sur la totalité du parcours prévu. Quelques mois plus tard, à l’occasion d’un congrès, l’UCI décidera de classer Mahé et Coppi ex-aequo à la première place.
1950 : Fausto Coppi (Italie)
Fausto Coppi éclabousse la course de sa puissance. Il effectue seul les 45 derniers km et gagne avec près de trois minutes d’avance sur son suivant immédiat, Maurice Diot, lequel s’écrie en arrivant : « Aujourd’hui, j’ai gagné Paris-Roubaix car Coppi était imbattable ».
1956 : Louison Bobet (France)
Quelques semaines avant la course, Louison Bobet est sur une table d’opération. Certains évoquent déjà la fin de sa carrière. Le chirurgien est dubitatif quant à son retour à la compétition de haut niveau. Cependant, à force de courage, Louison Bobet retrouve des forces et remporte l’épreuve alors que personne ne l’avait cité parmi les favoris.
1961 : Rik Van Looy (Belgique)
Le belge, grand spécialiste des classiques, a attendu longtemps sa première victoire, mais il s’impose à trois reprises (1961, 1962 et 1965).
1968 : Eddy Merckx (Belgique)
Nouvel itinéraire avec introduction de la Tranchée de Wallers-Aremberg. Revêtu du maillot de champion du monde, Merckx survole la course et remporte le premier de ses trois succès (1968, 1970 et 1973).
1972 : Roger De Vlaeminck (Belgique)
Quatre fois vainqueur (1972, 1974, 1975, 1977), neuf fois sur le podium. C’est incontestablement le roi de Paris-Roubaix. D’ailleurs on le surnomme "Monsieur Paris-Roubaix".
1980 : Francesco Moser (Italie)
Trois succès consécutifs (1978, 1979 et 1980) au cours desquels il n’a jamais connu le moindre incident (chute ou crevaison). En treize participations, il n’a jamais été classé au-delà de la 19° place.
1981 : Bernard Hinault (France)
25 ans après Louison Bobet, revêtu du maillot de champion du monde, Bernard Hinault s’impose à Roubaix malgré trois chutes et deux crevaisons. C’est la victoire d’un coureur sûr de lui.
1985 : Marc Madiot (France)
Deux fois vainqueur (1985 et 1991), Marc Madiot construit sa première victoire en s’isolant sur le secteur pavé du carrefour de l’Arbre, à 14 km de l’arrivée. Lorsqu’il pénètre sur le vélodrome couvert de boue (il a plu et même neigé), un orchestre joue La Marseillaise.
1992 : Gilbert Duclos-Lassalle (France)
Il a du attendre 15 ans pour remporter le premier de ses deux succès (1992 et 1993). Ce sont des victoires dues à une parfaite connaissance du terrain et à une formidable volonté de vaincre pour préparer cette épreuve de longs mois avant son déroulement.
2009 : Tom Boonen (Belgique)
C’est son troisième succès dans l’épreuve. Auparavant, en 2005, il était devenu le 9ème coureur, auteur du doublé Tour des Flandres-Paris-Roubaix.
2010 : Fabian Cancellara (Suisse)
Extraordinaire numéro de puissance du suisse qui surclasse tous ses rivaux. Il est candidat à sa succession et est bien capable de récidiver.
Jean-Paul
* A lire pour bien préparer Paris-Roubaix, "Vélo Mag", avec un dossier très complet sur la course, et "L'Humanité Dimanche" où Bernard Hinault raconte lui-même son Paris-Roubaix victorieux. C'était il y a trente ans...
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